Plus de 70 organisations européennes (1) ont envoyé ce 28 février 2022 une déclaration commune au vice-président de la Commission européenne, Frans Timmermans, et à la commissaire à la Santé et à la Sécurité alimentaire, Stella Kyriakides.

 

Ils y expriment « leur profonde inquiétude quant au manque d’ambition du projet de proposition de la Commission pour un règlement sur « l’utilisation durable des produits phytopharmaceutiques » qui sera publié le 23 mars. » Ces ONG demandent notamment la fin de l’utimisation de pesticides de synthèse dans l’Union européenne.

 

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Dix demandes à la Commission européenne

Si ces organisations saluent la proposition de la Commission européenne d’un règlement plutôt que d’une directive, de nombreux éléments contenus dans le texte suscitent leur inquiétude.

 

Elles adressent donc dix demandes à la Commission afin « d’en relever le niveau d’ambition » :

 

  • Fixer comme objectif clair la transition vers des pratiques agroécologiques et un avenir sans pesticides.
  • Fixer des objectifs de réduction réellement ambitieux et juridiquement contraignants, tant au niveau de l’UE qu’au niveau national, en ce qui concerne l’utilisation des pesticides de synthèse
  • Maintenir l’objectif des États membres de réduire la dépendance à l’égard de l’utilisation des pesticides.
  • Améliorer la définition de la lutte intégrée contre les organismes non désirés.
  • Exiger que les plans d’action nationaux rédigés par les États membres soient examinés et approuvés par la Commission et un groupe d’experts « indépendants ».
  • Exclure l’incitation à l’agriculture de précision et aux techniques de génie génétique
  • Interdire l’utilisation de pratiques très dommageables, telles que la pulvérisation aérienne, l’enrobage des semences, la pulvérisation calendaire, l’utilisation de drones et l’utilisation de pesticides de synthèse dans les zones résidentielles et les zones fréquentées par les enfants, sans aucune exception.
  • Garantir l’accès du public à des statistiques adéquates sur les pesticides
  • S’assurer que le budget de la politique agricole commune est utilisé pour conduire la transition vers l’agroécologie.
  • Modifier le nom de la proposition en l’intitulant, par exemple, « Règlement visant à réduire la dépendance à l’égard des pesticides de synthèse ».

 

1. Parmi celles-ci : Les Amis de la Terre, Générations Futures, France Nature Environnement, Greenpeace, Justice Pesticides, WWF…