« Cette année, le jour du dépassement de la Terre est encore plus tôt », souligne l’ONG environnementaliste WWF. L’humanité a consommé l’ensemble de ce que les écosystèmes peuvent générer en une année, ce 28 juillet 2022. Les 156 derniers jours de l’année consisteront en un « grignotage du capital de la Terre ».

Une date toujours plus en avance

En 20 ans, le jour du dépassement de la Terre aurait avancé de deux mois, calcule WWF. Là où l’humanité se contentait des ressources d’une seule planète Terre en 1970, ses besoins sont désormais de 1,75 planète pour l’année 2022. Si l’ensemble de l’humanité vivait comme les Français, le jour du dépassement aurait eu lieu le 5 mai 2022.

 

Ce calcul repose sur la comparaison entre l’empreinte écologique (surfaces nécessaires pour renouveler les ressources consommées) et la biocapacité (capacité physique des espaces à régénérer des ressources). L’empreinte écologique est répartie en six catégories de surfaces, dont les cultures (19 %) et les pâturages (5 %) ainsi que le carbone (60 %).

55 % de la biocapacité pour nourrir la planète

73 % de « l’empreinte cultures » est mobilisée pour l’alimentation animale et humaine, le reste étant réparti autour du textile, des agrocarburants ou du caoutchouc pour l’industrie.

 

La production alimentaire représente 28 % de l’empreinte carbone, notamment à cause des émissions de gaz à effet de serre. Au total, 55 % de la biocapacité de la planète est utilisée pour nourrir les Hommes. Le WWF tire la sonnette d’alarme et appelle à la transformation du système alimentaire et agricole.

Réduire la consommation de produits animaux

L’association environnementaliste compte interpeller le gouvernement et les parlementaires sur ces sujets.

 

Elle préconise trois transformations du modèle agricole :

  • Modifier les régimes alimentaires et réduire la consommation de viande et de produits laitiers : les Européens consommeraient trop de produits animaux par rapport à leurs besoins. Une consommation en viande réduite de 50 % permettrait de reculer de 10 jours la date de dépassement de la Terre. En parallèle, 63 % des terres arables européennes seraient associées à la production animale. Le WWF milite pour remplacer les viandes et produits laitiers par des aliments d’origine végétale. L’association a d’ailleurs lancé une campagne StopauxMeathos pour combattre les idées-reçues quant à la consommation des produits carnés.
  • Stopper la conversion des espaces naturels : alors que l’UE serait le deuxième plus grand importateur de produits issus de la déforestation tropicale, le WWF exige la mise sur le marché de produits garantis sans déforestation. L’association rappelle également qu’un Européen consomme en moyenne 61 kg de soja/an dont 90 % au travers de la consommation de produits animaux.
  • Transformer les modes de production vers l’agroécologie : le WWF rappelle également les conséquences de « l’industrialisation de l’agriculture » sur le changement climatique, la biodiversité ainsi que sa forte dépendance aux engrais minéraux. Elle appelle à développer l’agroforesterie et l’agriculture biologique, et à abandonner le « modèle d’élevage industriel ». Et à réduire le gaspillage : jusqu’à 40 % des aliments produits ne sont pas consommés.