Avec la météo capricieuse de cette année, on ne peut s’attendre à un cru 2016 de maïs fourrage prodigieux. Pourtant, le rendement moyen reste correct : 12 tonnes de matière sèche (MS) par hectare, juste 5 % en dessous de la moyenne quinquennale 2011-2015, selon Arvalis-Institut du végétal. Quatre zones se différencient par l’intensité du stress climatique subi (voir carte). La région la plus touchée est centrée sur le Limousin et l’Auvergne, et inclut le sud de la région Centre. Les Pays de la Loire, la Beauce et le reste de la Nouvelle-Aquitaine sont en zone sèche. À l’Est, le stress hydrique est un peu moins intense. Le Nord-Ouest est la région la plus épargnée. Même au sein de ces zones, la variabilité en termes de rendement et composition est extrême.

Taux de matière sèche élevés. « Les chantiers ont débuté trop tard, d’où des taux de MS déjà élevés, constate Bertrand Carpentier, d’Arvalis. De fin août à septembre, le déficit hydrique a enclenché une accélération de la maturité des plantes, alors que le remplissage des grains était loin d’être achevé. » « Un quart des chantiers ont été réalisés à plus de 38 % de MS, complète Alexis Férard, d’Arvalis. Et même jusqu’à 40 % des chantiers dans certains départements de Gironde, Bourgogne et Rhône-Alpes. »

Matières azotées totales (MAT) . Tout comme les rendements, la variabilité des teneurs en MAT est très forte. Au Nord-Ouest, à 6,6 % de la MS, la MAT moyenne décroche d’un demi-point par rapport à l’année dernière. Dans la zone Centre, la teneur en MAT est au-dessus de près d’un point, à 7,5 %. Au sein de chaque zone, les écarts de plus ou moins 2 points ne sont pas rares.

Teneurs en amidon inégales . « La variabilité des taux d’amidon est très forte, comme on ne l’a encore jamais observée », remarque Alexis Férard. Dans les zones côtières du Nord-Ouest et en zone irriguée, la teneur en amidon est plutôt conforme aux taux habituels : 33 % de MS, soit 270 g d’amidon/kg de MS en moyenne. À l’opposé, dans les zones stressées climatiquement, la teneur en amidon des maïs non irrigués est fréquemment inférieure à 20 %. Dans la zone Centre, elle varie de 15 % à plus de 35 % de MS. La digestibilité des tiges et des feuilles est encore plus variable : plus de 7 points d’écart autour de la moyenne, à 58,5 %. L’origine de l’énergie des maïs de cette année est donc très diversifiée : une analyse de composition chimique s’avère indispensable pour ajuster la ration.

Valeur énergétique stable. Contrairement à l’origine de l’énergie, la teneur en énergie nette de l’ensilage reste assez stable sur tout le territoire. La moyenne est de 0,91 unité fourragère lait (UFL) pour les quatre zones. C’est une baisse de 0,02 UFL/kg de MS par rapport à 2015, qui était une très bonne année.

Encombrement . Le cru 2016 est un peu moins bien que 2015, avec une hausse de 0,02 UEL/kg/MS. Comme pour les autres paramètres, les variations sont fréquentes.