Alors que les moissons de 2021 sont décevantes, les inquiétudes des éleveurs se portent également sur le coût de l’aliment. La flambée des cours des céréales, qui touche également le maïs et le colza, risque de nuire encore un peu plus à la rentabilité des fermes d’élevage. « L’alimentation des animaux va coûter plus cher, […] l’agriculteur ne peut pas assumer seul ces augmentations, donc l’industriel doit jouer le jeu, le distributeur aussi », a prévenu la présidente de la FNSEA,Christiane Lambert, le 23 août 2021 sur le plateau de BFM Business.
« L’indice IPAA, qui est l’indice moyen du panier des matières premières utilisées en alimentation animale (porcs, ruminants, volailles), est aujourd’hui autour de 130. Il y a un an, on était à 100. Cet indice a pris 30 points », a déclaré à l’AFP Stéphane Radet, directeur général du Snia, qui regroupe les fabricants d’aliment du bétail. Il affirme n’avoir « pas connu de situation comme celle-ci lors des dix dernières années ».
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Les éleveurs cherchent des solutions
« Une partie » des hausses subies par l’industrie de la volaille « a pu être répercutée auprès des distributeurs en France », a indiqué à l’AFP Paul Lopez, président de la Fédération des industries avicoles (FIA), qui décrit toutefois « une deuxième étape monumentale dans l’explosion des matières premières depuis maintenant quelques semaines ».
Dans le secteur de la viande bovine, certains agriculteurs installés en polyculture-élevage pourraient vendre une partie de leur récolte de maïs à venir et diminuer leur production de viande, craint Cédric Mandin, éleveur de 220 vaches charolaises en Vendée. « Quand ils ont du maïs ou du blé, c’est plus facile de le vendre et d’avoir un bon prix à l’heure actuelle plutôt que de le “transformer” en viande », déclare-t-il.
Seul motif de réjouissance pour les éleveurs, l’herbe a bien poussé sous la pluie : « On a de quoi faire manger les animaux dehors, ce qui est très différent d’une année de sécheresse où on a un mois où on ne sait plus quoi donner aux animaux », indique Christine Valentin, éleveuse laitière en Lozère et première vice-présidente des chambres d’agriculture.
25 août 2021: troisième coupe dans une prairie multi espèces avec proportion importante de luzerne semée en 2017.
Le facteur limitant à sa production les années antérieures était bien le manque d’eau. pic.twitter.com/ckBGYwoxZ3