« C’est l’heure du changement », estiment les délégations allemandes, néerlandaises et luxembourgeoises dans une déclaration diffusée le 25 juin 2021 sur le site de la Commission européenne. S’appuyant sur les recommandations émises par la Commission d’enquête sur la protection des animaux pendant le transport en juin dernier, les trois États membres demandent « l’interdiction, à l’échelle de l’Union européenne, des transports de bétail à longue distance vers des pays tiers par route et par mer ».

« Malgré les nombreux efforts déployés pour améliorer le respect des dispositions du règlement (CE) n° 1/2005 du Conseil, et bien que de meilleures pratiques existent, nous concluons que le bien-être des animaux ne peut être suffisamment garanti pendant ce type de longs voyages », indiquent l’Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas.

Interventions « limitées » au-delà des frontières européennes

Les trois pays cosignataires pointent notamment les températures « extrêmement élevées et basses » parfois atteintes durant les voyages. « En été, les conditions de vie des animaux peuvent se détériorer rapidement, notamment lorsqu’ils attendent dans des véhicules à l’arrêt, dans les ports de l’Union européenne avant l’accostage par exemple », rapportent-ils.

Ils soulèvent par ailleurs les « possibilités d’intervention extrêmement limitées » lorsque des problèmes surviennent en dehors des frontières de l’Union européenne. « En particulier lors des transports maritimes à longue distance, lorsque des retards prolongés imprévus se produisent, il devient difficile de répondre aux besoins des animaux et de les amener en toute sécurité à destination. »

Les trois États membres font notamment référence aux bovins embarqués sur deux cargos en Espagne et bloqués en mer Méditerranée pendant plus de deux mois.

Privilégier le commerce de la viande

De ce fait, l’Allemagne, le Luxembourg et les Pays-Bas préconisent « vivement le passage du transport d’animaux vivants au commerce de la viande et des carcasses, ainsi que du matériel génétique ».

Si cette déclaration est saluée par les associations de protection des animaux telle qu’Eurogroup for Animals, elle suscite de fortes inquiétudes du côté des éleveurs et exportateurs de vif commerçant avec les pays tiers.

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Lucie Pouchard