Depuis l’été dernier, le Groupement des producteurs de pommes de terre du Nord-Ouest européen (NEPG) recommande de diminuer les emblavements face à la situation difficile du marché libre depuis la récolte 2020. Il appelait les producteurs à réduire les surfaces de 15%, voire de 20% en décembre 2020. Ces «conseils répétés» ont «produit un certain effet», estime le NEPG via communiqué le 10 mai 2021.

Une première fourchette d’estimation

«Alors que les plantations 2021 se terminent, il semble très probable que la superficie totale de pommes de terre dans la zone NEPG (UE-04) sera réduite de 3 à 5 %», indique le NEPG, sans donner encore d'estimations plus précises. Il insiste : « il s’agit d’un événement absolument historique (la dernière fois que la superficie a diminué, c’était en 2014 !), car les emblavements ont généralement augmenté année après année au cours des deux dernières décennies !».

Loïc Le Meur, responsable des affaires techniques et économiques à l’UNPT, estime : «un peu moins de production sur le papier, c’est une bonne nouvelle». Même si de nombreuses incertitudes demeurent, tant sur la météo (conditions fraiches et plutôt sèches) que sur la demande (évolution de la crise sanitaire), il estime que «cela devrait redonner un peu de valeur au marché libre, ce dont ont bien besoin les producteurs pour consolider leur revenus».

-6,7 % selon l’Agreste

Dans ses estimations d’avril, le service statistique du ministère de l’Agriculture (Agreste) s’était quant à lui prononcé sur une baisse des surfaces de 6,7 % en France, avec 148 000 ha de pommes de terre de conservation et demis-saions en 2021, contre 159 000 ha l’année passée).

Selon les estimations du NEPG en septembre 2020, 622 998 ha avaient été alloués à la pomme de terre de consommation sur la zone NEPG (UE-04 + Grande Bretagne) en 2020, dont 154 900 ha en France (614 211 ha en 2019, dont 148 290 en France).

Hélène Parisot