Sous couvert de simplification, le département de l’Agriculture et de l’Environnement britannique (Defra) ne cache pas que le système de subventions aux agriculteurs, en vigueur avec la Pac, vit ses dernières années.

Lors de l’Oxford farming conference, en janvier, Michael Gove, ministre en charge du Defra, a en effet annoncé que « les aides ne seraient plus versées en fonction du nombre d’hectares détenus », car cela était injuste, inefficace et donnait lieu à des effets pervers. « Les consommateurs n’en bénéficient pas en termes de prix, l’amélioration de la productivité n’y gagne pas, sans parler du prix des terres qui s’élève de manière artificielle », a-t-il ajouté pour enfoncer le clou.

Derrière cette argumentation béton, Michael Gove n’a pas manqué d’avancer ses pions pour un changement radical de système. Celui-ci passerait par une période d’adaptation de cinq ans à partir de 2019, avec réduction progressive des aides pour les exploitations les plus grandes. Dans le même temps, des aides viendraient s’ajouter pour les services rendus à l’environnement : plantation d’espaces boisés, aménagement d’habitat pour la faune sauvage ou encore préservation de la qualité de l’eau et services rendus aux collectivités…

Plan de reconversion

Si la simplification est ardemment souhaitée par les farmers, il n’est pas certain que le contenu du projet trouve entièrement grâce à leurs yeux. Michael Gove leur promet aussi de pouvoir labelliser les produits répondant à ces critères environnementaux ou de bien-être. Mais le fait que l’effort à fournir soit bien payé de retour reste à démontrer.

Un plan d’aide à la reconversion, « pour ceux qui ne pourraient pas ou ne voudraient pas suivre ce changement », est également envisagé. Après consultation publique, le gouvernement devrait préciser ses vues avec une « Agriculture Bill » dans les prochains mois.

D’ici là, ce qui est sûr, c’est que les farmers britanniques entrent de plain-pied dans le Brexit.