La hausse du prix des œufs continue sa marche infernale aux États-Unis et devient un véritable caillou dans la chaussure de l’administration Trump. Avec une production intérieure bousculée par l’épidémie de grippe aviaire, le pays cherche des solutions rapides pour éteindre cette flambée inflationniste. Et l’une des solutions identifiées se trouve sur le marché international.
À la fin de février 2025, l’union centrale des producteurs d’œufs turcs annonçait l’envoi de 15 000 t d’œufs vers les États-Unis d’ici à juillet. Au total pour l’année 2025, ce sont 420 millions d’œufs turcs qui sont attendus contre 71 millions en 2024. Mais ce volume qui représente à peine 5 % de la production nationale mensuelle n’est qu’un début.
L’agence Reuters révélait à la mi-mars que le département à l’Agriculture s’était renseigné auprès des principaux pays producteurs européens sur leurs capacités et leur volonté d’exporter des œufs vers les États-Unis. En pleine guerre commerciale lancée par Trump contre l’Union européenne, la situation est cocasse. D’autant plus cocasse que l’un des pays concernés est le Danemark, dont les relations avec Washington se sont grandement refroidies par les velléités d’annexion américaine du Groenland, territoire autonome du Royaume. L’association des producteurs d’œufs danois a assuré étudier leurs possibilités mais les normes exigées par les Américains, notamment sur le nettoyage des œufs, reste un obstacle. D’autres pays européens ont aussi été sondés comme l’Allemagne ou encore les Pays-Bas, l’un des acteurs majeurs sur le marché de l'exportation, où a été annoncé le 10 mars le lancement d’un projet pilote de vaccination contre la grippe aviaire sur des poules pondeuses.
Recherche tous azimuts
L’Europe n’est pas la seule sur la liste de courses américaine. Le Brésil par son Association des protéines animales (ABPA) a dévoilé des chiffres pour le mois de février 2025, marqués par une demande à l’exportation exceptionnelle, tirée par le marché américain. La hausse par rapport à février 2024 atteint 57,3 % avec 2 527 tonnes.
Si les Émirats arabes unis restent la principale destination des œufs brésiliens, les livraisons vers les États-Unis ont bondi de 93,4 %. « Même si elle représente moins de 1 % de la production totale du Brésil, l’augmentation du volume exporté indique la confiance internationale dans le secteur de production brésilien, que ce soit en raison de la qualité des produits ou de l’état sanitaire de notre élevage avicole », s’est félicité Ricardo Santin, le président de l’ABPA, bien conscient qu’être épargné par la grippe aviaire est aujourd’hui un atout de poids.