C’est l’outil à la mode du moment. Le scalpeur est une alternative au glyphosate pour détruire les repousses et les adventices avant les semis d’automne. L’objectif de l’outil est de déchausser les plantes grâce à des dents à ailettes. Nous avons profité d’un essai de tracteurs pour tester le scalpeur Cobra du constructeur allemand Amazone. L’engin a travaillé sur 20 ha de chaumes de blé dur avec des ronds d’adventices vivaces ainsi que dans des repousses de colza et de blé. L’essai s’est déroulé de la fin d'août dans des parcelles crayeuses de la Marne.
Réglages simples
Le Cobra a beau être un outil de désherbage, il est conçu comme un déchaumeur. Avec ses 6 mètres de largeur de travail et son châssis semi-porté, c’est un modèle de 8,6 t et plus de 9 m de longueur qui se présente à nous. Les pièces travaillantes principales sont des dents à pattes d’oie, réparties sur six rangées. Notre Cobra est équipé d’un rouleau hacheur à l’avant, qui doit se charger de broyer la paille. Le travail est complété par des dents niveleuses et un double rouleau en U. Une fois l’outil attelé, les réglages s’enchaînent rapidement puisque toutes les commandes sont hydrauliques. Notre scalpeur est équipé d’un report de charge sur la tête d’attelage mais il n’est pas nécessaire de le solliciter pour notre utilisation. Nous pouvons donc nous occuper du réglage de la hauteur de relevage de l’essieu, au moyen de cales qui se déplacent facilement sur le vérin. L’objectif est que les roues ne touchent pas le sol pendant le travail. Le Cobra ne peut pas tourner sur le rouleau, il est donc indispensable de baisser le chariot avant d’entamer les manœuvres en fourrières. Nous pouvons ensuite réaliser le dernier réglage : la profondeur de travail. Cette dernière est contrôlée par les roues de jauge et le rouleau arrière. Comme tout est monté sur parallélogramme, la machine s’aligne toujours parallèlement au sol. Une réglette placée sur le côté gauche de la machine nous permet de bien repérer notre position. Nous optons pour un travail à 4 cm de profondeur. En moins de 5 minutes, l’outil est correctement réglé et nous pouvons commencer le travail.
Tout est déchaussé
Nous suivons les préconisations d’Amazone et roulons autour de 10 km/h. Même si nous ne travaillons qu’à 4 cm de profondeur, les 280 ch de nos tracteurs ne sont pas de trop. En effet, les dents du Cobra se recoupent suffisamment pour scalper sur l’intégralité de la largeur, ce qui sollicite beaucoup le moteur. Dans la parcelle de blé dur, nous constatons que les adventices, majoritairement des vivaces avec un peu de ray-grass, sont toutes déchaussées. Pour ce qui est des chaumes, le rouleau hacheur n’a que peu d’effet le matin, lorsque la rosée est encore présente. Il couche les pailles plus qu’il ne les détruit. En revanche, après quelques heures de soleil, nous le faisons travailler de façon intensive et la paille pulvérisée vole tout autour du Cobra. Nous remarquons également après plusieurs jours que sur les zones où nous avons été contraints de rouler à 4 km/h pour les besoins de l’essai de tracteur, le résultat n’est pas au rendez-vous. Il est donc impératif de maintenir une bonne allure afin que les dents montées sur lame ressort expriment leur potentiel. Le scapleur se montre aussi assez efficace dans les repousses, en conditions un peu plus humides. Néanmoins, nous constatons que le double rouleau peut provoquer des repiquages. Amazone offre la possibilité de le remplacer par une herse-peigne, une solution qui aurait été idéale dans nos conditions de préparation très superficielle. L’agriculteur propriétaire des parcelles s’est montré satisfait du résultat, en particulier sur les vivaces.