Mis en place à la fin de 2021 dans le nord de la Côte-d’Or, le démonstrateur agrivoltaïque de Channay est installé sur 4,6 hectares dans une zone intermédiaire à très faible potentiel : 25 q/ha pour le colza et 50 q/ha pour le triticale cette année en conventionnel. D’une puissance de 246 kWc, le démonstrateur se compose de 14 rangées de panneaux verticaux bifaciaux, suffisamment espacés pour la circulation des machines. L’emprise au sol est de 0,82 hectare.
Deux années de cultures
À l’issue de la deuxième année de cultures (céréales, lavandin, lentilles, plantes aromatiques), Jean-Philippe Delacre, l’un des quatre associés de la SCEA de Bel Air (SAU : 1 100 hectares), tire un bilan positif : « Comparées aux bandes témoins, les cultures sous les panneaux ont donné des résultats satisfaisants : 25 q/ha en blé bio sans certification. »
« Le salissement est maîtrisé, constate-t-il. L’humidité est préservée au moins le matin et le soir. La lavande (première récolte) s’est bien comportée. L’explosion de la biodiversité (insectes, papillons) dans les couverts enherbés au pied des panneaux impressionne. Ils sont devenus un refuge pour les auxiliaires et ils ont un véritable effet agronomique anti-érosion. »
Adaptation au changement climatique
Autour de ce démonstrateur construit par TotalEnergies se développe un projet d’agrivoltaïsme à plus grande échelle porté par huit agriculteurs de Channay et de la commune voisine de Nicey avec deux technologies de panneaux (trackers et vertical) d’une puissance totale de 46,34 MWc sur une centaine d’hectares. L’examen prochain du projet par la Commission départementale de préservation des espaces naturels, agricoles et forestiers (CDPENAF) sera déterminant. Les agriculteurs croisent les doigts.
« Sur nos terres à cailloux, la production d’énergie est la seule perspective pour maintenir nos exploitations, souligne Jean-Philippe Delacre. Les études faisant suite aux rapports du Giec annoncent des rendements en baisse de 20 à 30 % dans 10 à 15 ans. Déjà très faibles, ces résultats ne suffiront plus à nous assurer un revenu avec l’explosion des coûts des intrants et des matériels. »