Rendez-vous traditionnel du Salon international de l’agriculture, l’Agence bio a dévoilé ce 28 février 2024, les résultats du vingt et unième baromètre de la consommation de produits bio. Celui-ci est issu d’une enquête réalisée en novembre dernier auprès de 4 000 consommateurs. Alors que jusqu’à présent, les Français se disaient préoccupés par l’environnement et leur santé, ils y sont de moins en moins attentifs : respectivement –8 points et –4 points par rapport à 2022. En conséquence, l’Agence bio note un recul des habitudes alimentaires liées à la santé chez les Français.
Les Français portent également moins d’attention aux logos et labels, y compris le bio (–5 points par rapport à 2022) et la connaissance des consommateurs sur les garanties de la bio recule (–4 points sur l’impact environnemental et sur l’impact sur la santé par rapport à l’an dernier). « Ce déficit d’information est au cœur du ralentissement de la consommation car la bio n’a jamais été aussi peu chère », explique Laure Verdeau, la directrice de l’Agence bio. En 2023, un Français sur cinq déclare ne pas avoir consommé bio sur les douze derniers mois. Ils représentaient 10 % de la population en 2021.
Faire entrer la bio dans la restauration
« On a du mal à accrocher les consommateurs avec l’environnement, poursuit la directrice. Les consommateurs ont besoin de praticité et de plaisir. » Le baromètre bio révèle que 34 % des Français jugent que faire la cuisine est une corvée. « Le bio, identifié et préféré pour ses produits bruts, en pâtit », souligne l’Agence bio.

Le « bien manger » est désormais associé prioritairement au plaisir des sens et à la convivialité, plutôt qu’à une alimentation équilibrée ou qui ne porte pas atteinte à la santé. Mais les Français ont toutefois des attentes de bio dans la restauration hors domicile : 76 % se disent très intéressés pour consommer dans les écoles, 71 % dans les restaurants et 69 % sur leur lieu de travail. « Un repas sur cinq est pris à l’extérieur. Le bio doit y avoir sa place, insiste Laure Verdeau. Il faut faire entrer le bio dans les CAP cuisine, dans la restauration collective, etc. et travailler avec les grossistes. »
L’Agence bio mise aussi sur une nouvelle campagne de communication #BioRéflexe. « Il faut descendre dans les territoires. […] Chaque région doit s’en saisir et concentrer sa communication vers ses produits locaux », plaide la directrice de l’Agence bio. Les premiers rendez-vous dans les régions sont prévus pour ce printemps avec le BioTour. Un bus sillonnera les quatre coins de la France jusqu’au mois de septembre pour venir au plus près des consommateurs présenter les filières biologiques françaises.