Après une première aide de 10 millions en février dernier, c’est un plan d’aide de 200 millions d’euros que le ministère de l’Agriculture vient d’annoncer en soutien à la filière biologique. Si les acteurs agricoles saluent globalement cette annonce, ils n’en restent pas moins inquiets sur sa véritable efficacité.

Appliquer Egalim

Le syndicat majoritaire insiste notamment sur l’importance d’intégrer tous les exploitants bio en difficulté dans le dispositif d’aides de 60 millions d’euros et de travailler sur les débouchés. La FNSEA demande, dans un communiqué du 17 mai, que le gouvernement applique strictement les lois Egalim 1 et 2.

Un prérequis pour une construction du prix en marche avant « qui prenne la réalité des coûts de production à l’amont, et le respect de la non-négociabilité de la matière première agricole jusqu’au distributeur », écrit le syndicat.

Vigilance sur le déploiement de l’aide

La Confédération paysanne rappelle quant à elle que l’application d’Egalim dans la commande publique ne doit pas capter uniquement « la bio industrielle ».

Dans un communiqué du 17 mai, le syndicat exprime ses craintes quant au déploiement d’une nouvelle aide aux producteurs. « Ce n’est toujours pas suffisant au regard des besoins et pour que les producteurs passent le cap de cette crise conjoncturelle, alerte la Conf. Ce plan ne doit exclure ni les jeunes agriculteurs bénéficiant de l’aide à la conversion en agriculture biologique, ni les producteurs en circuit court. »

Vers un troisième volet ?

De son côté, la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) espère un troisième volet de plan de soutien à la bio, « plus structurel ». Elle demande notamment l’augmentation de l’écorégime à 145 €, contre 110 € aujourd’hui, ainsi que l’accès à des outils de régulation du marché au même titre que les acteurs des filières non biologiques.

L’aide annoncée de 60 millions paraît bien dérisoire et « va nécessiter une rallonge pour couvrir les besoins » car la Fnab chiffrait à plus de 150 millions d’euros les besoins des filières. « Le Cniel identifie un besoin de 71 millions d’euros sur la seule filière laitière pour 2023 », rapporte-t-elle dans son communiqué du 17 mai.