L’Inrae et l’Agence bio présentaient le 28 février 2022 durant le Salon international de l’agriculture, les résultats de leurs travaux sur l’expansion de l’agriculture biologique. Son développement pose la question des rendements et de la sécurité alimentaire.

 

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Compenser la perte de rendement

« En général, les analyses montrent un différentiel de 25 % entre les rendements en bio et les rendements conventionnels », a expliqué Sylvain Pellerin, chercheur à l’Inrae. Mais ce différentiel ne serait pas forcément pertinent à prendre en considération, selon le chercheur.

 

En effet, est-ce que cet écart serait le même dans un scénario d’expansion du bio ? Autrement dit, l’expansion du bio aurait-elle un effet sur le cycle de l’azote ?

 

Pour y répondre les chercheurs ont tenté de chiffrer l’impact sur l’azote de nouveaux équilibres entre productions animale et végétale, de l’augmentation des surfaces fourragères et légumineuses, ainsi que la diminution des céréales.

 

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Le 100 % bio n’est pas la solution

En scénario 100 % bio, l’Inrae constate une baisse de 77 % de l’azote qui entraîne une diminution de 58 % de la production végétale. Celle-ci se traduit ensuite par une chute de 34 % de la production alimentaire en calories.

 

L’institut de recherches s’est ensuite penché sur des scénarios intermédiaires, impliquant plus ou moins des changements de régime alimentaire, moins de gaspillage alimentaire, et l’utilisation de nouvelles ressources azotées.

 

Cette fois-ci, l’Inrae constate que la sécurité mondiale est assurée si 60 % de la SAU est convertie au bio. Cette hypothèse est vérifiée à la condition que le régime alimentaire s’adapte plus aux besoins du corps humain et que le gaspillage alimentaire diminue.