« Nous espérons que le gouvernement Macron va choisir d’aider l’agriculture bio » en demandant le transfert d’une partie des aides Pac vers la bio, a indiqué Julien Adda, le délégué général de la Fédération nationale de l’agriculture biologique (Fnab) à Paris ce 16 mai 2017.
Rééquilibrage
Dans son programme, Emmanuel Macron a dit qu’il voulait verser un milliard par an sur cinq ans pour la modernisation des exploitations agricoles, et en même temps continuer à développer le bio, avec un budget estimé à quelque 200 millions d’euros par an.
« Il faudra peut-être rééquilibrer ces deux volets si les 200 millions d’euros ne sont pas suffisants pour la bio, notamment pour mettre en place des techniciens qui accompagnent les nouveaux venus », a déclaré Stéphanie Pajeot, présidente de la Fnab, lors d’une conférence de presse.
Assèchement des soutiens
En 2016, le secteur du bio a connu « plus de 20 conversions par jour », surtout dans le Sud, le Sud-Ouest et en Bretagne, selon la Fnab. Ce succès est mis en péril par l’assèchement dans de nombreuses Régions des fonds européens destinés à soutenir l’installation et le maintien des exploitations bio, a indiqué Julien Adda.
L’enveloppe prévue sur cinq ans (2015-2020) a été engloutie en une seule année dans plusieurs Régions, obligeant certaines d’entre elles à mettre en place des soutiens hors Pac pour le bio. La Nouvelle-Aquitaine a d’ailleurs tout récemment annoncé un vaste plan de soutien à l’agriculture biologique.
Des projets de conversion
Selon la Fnab, les projets de développement du bio dans les Régions sont pourtant très importants pour 2017. A titre d’exemple, 10 000 hectares devraient passer en bio en 2017 dans la Région Grand Est, 15 000 dans la Région Auvergne-Rhône-Alpes, 10 000 en Occitanie.
L’absence de subventions, dont certaines sont dues depuis 2015, est « une vraie catastrophe industrielle », a commenté Jean-François Vincent, président de Bio Centre lors de la conférence de presse, « pour ceux qui comptaient sur ces sommes dans leurs budgets prévisionnels ou pour solliciter un emprunt auprès de leur banquier ».
Philippe Cabarrat (Éleveurs bio de France) a pour sa part regretté « des situations de concurrence inéquitable » entre Régions, certaines ayant prolongé le versement d’aides au maintien d’une exploitation bio, alors que d’autres les ont supprimées pour ne garder que les aides à l’installation.