Les rayons vides au début du confinement pour lutter contre le Covid-19 l’ont confirmé : l’appétit des Français pour les œufs ne se dément pas. La part de consommation d’œufs produits en systèmes alternatifs à la cage - en bâtiment au sol ou en plein air - ne cesse de progresser. En plein air, trois cahiers des charges existent : le label plein air, le label rouge et l’agriculture biologique (lire le tableau ci-contre).
Entre 2013 et 2019, le nombre de pondeuses bio a bondi de 158 %, et de 38 % pour les effectifs cumulés en label plein air et label rouge. « Pour le label plein air en particulier, des parts de marché restent à conquérir, tant pour la consommation à domicile que pour la transformation, analyse François Cadudal, économiste à l’Institut technique de l’aviculture. Il permet, notamment, aux industriels d’intégrer dans leurs recettes des œufs issus de poules élevées en plein air à moindre coût que le bio ou le label rouge. »
Pour répondre à cette demande, Franck Picard, aviculteur dans le Morbihan, a converti l’un de ses quatre poulaillers en cages aménagées à la production en label plein air (lire en pp. 40 et 41). Depuis l’an passé, 32 000 poules disposent ainsi d’un parcours de 13 hectares en sortie de bâtiment.
La valorisation de l’espace extérieur est un enjeu de taille. « Ce sont des surfaces de terres agricoles immobilisées dont il faut justifier l’usage », estime Bertrand Meda, de l’unité de recherche avicole de l’Inrae. Pour maximiser l’exploration du parcours, des règles essentielles d’aménagement sont à respecter (lire en p. 42).
En Côte-d’Or, Fabien Redoutet, céréalier, a réussi le pari de transformer son ancienne stabulation laitière pour y abriter un petit cheptel de 230 pondeuses conduites en plein air (lire en p. 43). Son nouvel atelier lui permet de tirer profit de ses terrains séchants, de valoriser le petit blé issu du tri de semences, et de satisfaire une clientèle locale en circuit court.
Vincent Guyot