En avril 2018, un collectif de scientifiques alertait dans la presse sur les risques potentiels pour la santé humaine des SDHI, les fongicides inhibiteurs de la succinate déshydrogénase. En janvier dernier, une étude mandatée par l’Anses (1) concluait à l’innocuité des SDHI. Le 25 juillet 2019, un communiqué de l’Agence confirme à nouveau ce résultat. « L’examen exhaustif des données scientifiques disponibles mené par le groupe d’experts réuni par l’Anses n’a pas apporté d’éléments confirmant ce signal. »
Des études complémentaires à venir
« Le niveau des expositions alimentaires s’avère faible au regard des seuils toxicologiques, explique l’Anses. Aucune donnée ne suggère que l’incidence des cancers, en particulier ceux associés au déficit héréditaire en SDH, ait augmenté avec la commercialisation des fongicidesSDHI, chez les agriculteurs notamment. »
L’Agence va par ailleurs poursuivre les recherches et financer des études toxicologiques et mécanistiques pour mieux comprendre les modalités d’action des SDHI, ainsi qu’une étude sur l’incidence du paragangliome héréditaire, pathologie liée à une mutation sur l’un des gènes SDH. L’Anses a aussi annoncé s’être « autosaisie en 2019 de la question des expositions cumulées aux différents SDHI via l’alimentation », dont les résultats devraient être rendus au premier semestre de 2020.
Contre le « marketing de la peur »
Le collectif Sauvons les fruits et légumes de France a salué les conclusions de l’Anses dans un communiqué le 26 juillet 2019 : « Ce rappel est le bienvenu alors que certaines associations environnementalistes ont fait de cette question un nouveau cheval de bataille dans leur stratégie de marketing de la peur. »
Les producteurs soulignent l’importance des SDHI pour lutter contre la prolifération des maladies fongiques, dans un contexte de pression accrue par le réchauffement climatique. « Le printemps 2018 a été particulièrement révélateur de ce phénomène : sans une utilisation raisonnée de fongicides en complément des moyens de lutte agronomique, des milliers de producteurs auraient perdu la totalité de leur récolte. »
(1) Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation.