« La position de la France est très claire : tant que nous n’avons pas le cadre financier pluriannuel, c’est compliqué d’aller plus loin », a déclaré M. Guillaume lors d’un point avec des journalistes en marge d’une réunion des 28 ministres de l’Agriculture à Bruxelles. « Cela n’aurait pas de sens », a-t-il ajouté.

 

Il reste à savoir si le prochain budget pluriannuel de l’UE pour la période 2021-2027 sera décidé d’ici à la fin de l’année. Lors d’un sommet en juin, les dirigeants de l’UE ont prévu d’échanger en octobre, « visant un accord avant la fin de l’année ».

 

La proposition de budget avancée par la Commission est sur la table depuis plus d’un an et vise à concilier de nouvelles priorités (migrations, sécurité intérieure, défense) avec les politiques historiques de l’UE, malgré le départ prévu du Royaume-Uni, un des principaux contributeurs.

 

Cela nécessitera, selon la Commission, des coupes franches dans des secteurs emblématiques, notamment la Pac.

Période transitoire

La présidence roumaine de l’UE, qui s’est achevée en juin, avait dans un premier temps prévu d’obtenir une « orientation générale » partielle des États membres sur la nouvelle Pac avant l’été, avant de renoncer à cet objectif et d’établir simplement un rapport de progression des discussions.

 

Didier Guillaume espère avoir un budget à d’ici la fin de l’année « parce que, mine de rien, ensuite il va falloir travailler sur toute la partie transitoire ».

 

La prolongation des négociations pourrait décaler le démarrage de la nouvelle Pac, attendue au début de 2021, de quelques mois. Les États membres, mais aussi le Parlement européen, doivent encore adopter leurs positions sur la proposition de la Commission avant de se retrouver pour négocier un texte de compromis.

 

Les États membres ont demandé à la Commission d’avancer des propositions transitoires en prévision du décalage. Une période de transition avait déjà été appliquée en 2013, lors des négociations sur la précédente réforme de la Pac.