« L’Union européenne doit augmenter ou, au minimum, maintenir le niveau actuel des dépenses de la Pac après 2020 pour assurer des revenus équitables aux agriculteurs, protéger les emplois ruraux, susciter l’innovation et mettre en œuvre l’accord de Paris sur le changement climatique. » Telle est le message véhiculé dans le communiqué publié le 23 janvier 2018 par le Parlement européen. Ce dernier assure qu’une nouvelle réduction du budget compromettrait la compétitivité du secteur agricole de l’Union européenne (UE).
Une Pac essentielle
La commission de l’agriculture du Parlement a voté, ce jour même un avis rappelant que « la Pac est essentielle pour produire des aliments de haute qualité à des prix abordables pour les citoyens de l’UE, assurer l’équilibre territorial, la cohésion sociale et la durabilité des zones rurales. Et si la politique la plus ancienne de l’UE a évolué au fil des ans, par exemple pour améliorer le bien-être animal et les normes de sécurité alimentaire et rendre l’agriculture plus durable et plus respectueuse de l’environnement, son budget a été continuellement réduit. »
Le texte souligne également le rôle de l’UE dans la gestion des crises à travers des soutiens financiers et la mise en place d’instruments pour faire face à la volatilité des prix et aux risques de production. « Le vote d’aujourd’hui indique clairement à la Commission que le secteur agricole est l’un des piliers les plus importants de l’Union européenne et qu’il doit être correctement financé », déclare Sofia Ribeiro, rapporteur de l’avis sur le prochain cadre financier pluriannuel.
Boucher les trous
Pour combler le déficit budgétaire de la Pac après le Brexit, les députés recommandent à la Commission de travailler sur d’autres formes de financement, en augmentant par exemple la contribution des États membres au budget de l’UE. Ils insistent également sur le développement de nouvelles formes de ressources propres, telles que la réforme des ressources propres TVA, le système d’échange de droits d’émission de l’UE, la taxe sur le CO2, les taxes sur les transports et l’électricité…
« Les paiements directs doivent rester intacts car ils contribuent à éviter une distorsion de la concurrence au sein de l’UE et à maintenir la compétitivité internationale des produits agricoles de l’UE, insistent les députés. Ils s’opposent également avec véhémence à toute initiative visant à introduire un cofinancement national car cela perturberait le fonctionnement du marché unique. »
Le texte approuvé appelle également un soutien ciblé aux agriculteurs dans le besoin, ainsi qu’aux exploitations dans les zones soumises à des contraintes naturelles. Les députés soulignent leur volonté de lutter contre les pratiques déloyales dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire et ont insisté sur le renforcement du pouvoir de négociation des agriculteurs.