« Avec plus d’une poule sur deux élevée dans un système alternatif à la cage, nous avons deux ans d’avance sur notre plan de filière rédigé en 2017 lors des États-généraux de l’alimentation », se félicite Philippe Juven, président du Comité national de la promotion de l’œuf (CNPO), lors d’une conférence de presse le 6 octobre 2020.
Dans le détail, en 2020, 53 % des pondeuses françaises sont élevées hors cage, dont 18% en agriculture biologique, 18% en label plein air, 12% au sol et 5% en label rouge. Entre 2018 et 2019, le nombre de poules élevées en cages a diminué de 13%, tandis qu’il a progressé de 52% pour les systèmes au sol, 31 % en agriculture biologique et 15% en label plein air.
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Davantage d’œufs alternatifs pour les ovoproduits
Si deux tiers des œufs achetés en magasin sont issus d’élevages alternatifs, les œufs de poules élevées en cages aménagées représentent encore 64,4% du marché des ovoproduits destinés à la restauration hors domicile (RHD) et aux entreprises de l’agroalimentaire en 2019. C’est toutefois un recul de 6,6% sur un an, et de 25,5% depuis 2011.
La RHD reste le débouché le plus demandeur d’œufs issus de poules élevées en cages aménagées, avec 86,5% de parts de marché, contre 58,1% pour l’industrie agroalimentaire. Les ovoproduits à destination de la RHD et de l’industrie agroalimentaire ont absorbé 35% de la production totale d’œufs en France en 2019, derrière les achats des ménages en magasin (48%), mais devant les œufs coquille destinés à la RHD (14%).
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La filière déstabilisée par le Covid-19
Si les ventes en magasins se sont envolées pendant le confinement, une nette baisse de l’activité a été observée concernant les ovoproduits.
Sur les sept premiers mois de l’année, les ventes d’œufs ont progressé de 15,1% par rapport à la même période en 2019. « Durant le premier mois de confinement, entre le 16 mars et le 12 avril, les ventes ont fait un bond de 44% sur un an, soit 185 millions d’oeufs supplémentaires », appuie Philippe Juven, président du CNPO.
Un vrai défi logistique pour la filière, notamment au niveau des centres d’emballage, qui ont tourné « à plein régime». « L’offre a été renforcée, y compris avec des plateaux de 20, 24 voire 30 oeufs
Perte d’activité
A contrario, les entreprises spécialisées dans les ovoproduits « ont beaucoup souffert », poursuit Philippe Juven. Dans le secteur de la restauration hors domicile, qui absorbe 25% de la production française d’ovoproduits, l’activité a chuté en moyenne de 75%, soit 250 millions d’oeufs.
Le segment des industries alimentaires a aussi subi un revers. Si l’activité s’est maintenue lors des premières semaines de confinement (notamment en lien avec les pâtes alimentaires), elle a ensuite nettement ralenti de l’ordre de 25 à 30%, soit également 250 millions d’oeufs.