La Wallonie a officialisé en 2021 une zone de présence permanente (ZPP) des loups dans le secteur des Hautes-Fagnes à l’est du pays. Un mâle dont la présence était signalée depuis 2018 a fini par trouver une femelle, indique l’administration wallonne. Une portée de trois louveteaux a été aperçue en juin. Les traces d’autres loups de passage sont régulièrement signalées par le Réseau loup du pays, mais leur établissement n’a pas été confirmé.
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Une dizaine d’attaques en 2021
En 2021, les attaques ont augmenté sur les troupeaux. Une dizaine est recensée depuis le début de l’année et 45 victimes sont comptabilisées. Cette colonisation prend forme alors que la filière ovine est en plein essor en Wallonie.
« Entre 2015 et 2020, le cheptel a augmenté de 20 % et s’établit désormais à près de 50 000 brebis mères », explique Christel Daniaux, chargée de mission « ovins-caprins » au collège des producteurs. La taille moyenne des troupes est légèrement inférieure à 100 têtes, mais beaucoup d’éleveurs sont pluriactifs.
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Mise en place d’un plan loup
Un plan loup encadre le retour de l’espèce et propose des indemnisations. Il aide au financement de clôtures pour protéger les troupeaux. « Le gouvernement a la volonté bien faire, mais les éleveurs ne sont pas totalement satisfaits, souligne Christel Daniaux. Notre parcellaire est très morcelé. Les troupes, même petites, sont divisées en de nombreux petits lots. La mise en place des clôtures occasionne une surcharge de travail considérable. »
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Deux fils électriques sont installés, l’un à 20 cm du sol et l’autre à 1,20 m en plus de grillage ursus de 90 cm. « Ces fils exigent un entretien régulier évalué à 25 € par brebis et par an dans un essai, ajoute-t-elle. Le suivi de ces clôtures “anti-loups” représente le travail d’un équivalent temps plein pour cinq exploitations. Il faudrait prendre en compte la réalité du terrain. »
Le plan loup wallon « a pour objectif de mettre en place une cohabitation harmonieuse avec le loup en Wallonie en tenant compte des réalités de notre territoire », souligne le gouvernement sur son site. Il n’intègre pas pour l’instant l’introduction des patous comme mesure de protection. « La densité de la population est trop importante dans notre pays », déclare Christel Daniaux.
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