Le préfet présentait le plan annuel destiné à abaisser la prévalence (20 % actuellement) de la brucellose par la combinaison de captures, au cours desquelles seuls les animaux positifs sont euthanasiés, les autres relâchés, et de tirs indiscriminés sur les bouquetins impossibles à capturer, une méthode qui mécontente les écologistes.

50 animaux au total

En 2019, les opérations concerneront un total de 50 bouquetins en privilégiant le plus possible les captures. Les tirs ne commenceront pas tout de suite, ne concerneront qu’un maximum de 20 bêtes, et ne seront pratiqués par les agents de l’ONCFS, Office national de la chasse et de la faune sauvage, que sur un seul secteur du Bargy.

En 2018, l’arrêté prévoyait un maximum de 50 captures et de 20 tirs dans trois secteurs du Bargy : finalement, 48 bouquetins ont été capturés, dont 6 étaient positifs, et six ont été tués à distance, dont un était positif. En 2017 et 2018, « nous n’avons pas complètement utilisé » les droits de tirs autorisés par le Conseil national de protection de la nature (CNPN), a rappelé M. Lambert, « pour des raisons de sensibilité locale, que je respecte ».

La prévalence de la brucellose ne baisse plus

Le préfet a cependant relevé que le taux de brucellose chez les bouquetins du Bargy (350 sur un total de 10 000 dans toutes les Alpes) ne baissait plus depuis 2016. « Il faudra sans doute solliciter le CNPN pour une nouvelle campagne de trois ans afin de faire descendre ce taux en dessous de 10 %, a-t-il prévenu.

Tout en restant « en désaccord » avec les tirs, Jean-Pierre Crouzat, porte-parole du collectif d’associations de défense du bouquetin, a estimé que le préfet « essaie cette année de trouver la voie médiane. Il a entendu qu’il fallait donner une haute priorité aux captures et c’est très bien », a-t-il ajouté, espérant que l’ONCFS atteindrait les 50 captures et ne recourrait donc pas au tir.

Le préfet a estimé avoir choisi « la voie étroite » entre écologistes et éleveurs, partisans pour leur part d’une éradication. La dernière contamination de bovins remonte à 2012. Un cheptel laitier du Grand Bornand avait alors dû être euthanasié. Deux enfants étaient tombés malades et il avait fallu procéder à un rappel massif de reblochons. Des campagnes de tirs avaient été ordonnées dans la foulée par le précédent préfet.

AFP