Reçue en entretien par le ministre de l’Agriculture le mardi 15 décembre 2021, la Confédération paysanne a exposé à nouveau ses motivations sur le sujet du stockage de l’eau : un échange qui fut assez « frontal », selon Nicolas Girod, son porte-parole.
En effet, le ministre a remis en cause les actions de désobéissance civile portées par le syndicat, de même que ses positionnements sur les projets de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) et le Varenne agricole de l’eau et de l’adaptation au changement climatique. Mais pour Nicolas Girod, cet échange révèle surtout « un manque d’ambition du ministère de l’Agriculture à revoir les schémas ».
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Mettre en avant des solutions alternatives
La Confédération paysanne entend quand même bien poursuivre ses actions, afin de trouver des solutions alternatives concrètes. Sans remettre en cause les principes d’irrigation et de stockage de l’eau, le syndicat considère que les échelles sont à revoir. « Il faut adapter nos pratiques agricoles à un environnement qui ne cesse d’évoluer, et non l’inverse », insiste le porte-parole.
Ainsi, le syndicat compte lancer, au début de 2022, un projet de PTGE « alternatif » dans les Deux-Sèvres. Il devrait par ailleurs être reçu par les rapporteurs du Varenne agricole de l’eau en janvier 2022 pour faire valoir ses contributions : un rendez-vous qui semble plutôt être là « pour donner l’image d’une instance démocratique », nuance Nicolas Girod.
Une concertation inutile sans justice
Irrigants de France a, quant à lui, déploré, ce même jour par communiqué de presse, une « situation explosive » pour les agriculteurs irrigants, face à des actes de vandalisme et des menaces qui « deviennent monnaies courantes ». L’instance réclame ainsi des sanctions, mais aussi des indemnisations pour les victimes.
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Même si le Varenne agricole de l’eau constitue « un bel exemple de concertation, parfaitement orchestré », « sans le travail de la justice, la concertation ne sert à rien et la démocratie ne fonctionne pas », relève Irrigants de France. Il est urgent « de redonner confiance aux agriculteurs et aux nombreux autres citoyens qui perdent la foi en notre fonctionnement démocratique et judiciaire », conclut l’organisation.