Après l’affaire Dewayne Johnson, des jurés américains ont estimé qu’Edwin Hardeman avait su démontrer que le Roundup était « un facteur substantiel » de son cancer, clôturant ainsi la première phase de ce procès ouvert le 25 février.

 

Le retraité, qui vit au nord de San Francisco, avait expliqué à la barre avoir vaporisé du Roundup pendant plus de 25 ans pour éliminer de sa propriété une plante très urticante, le sumac vénéneux. Et « pas mal de fois », le désherbant s’est retrouvé en contact avec sa peau, avait-il ajouté.

 

Les deux parties se sont opposées à coups d’études scientifiques. Pour l’essentiel, accusation comme défense se sont accusées mutuellement de présenter des études biaisées, incomplètes et non significatives. « Nous sommes déçus » de ce verdict, a réagi Bayer, qui a racheté Monsanto l’an dernier, réaffirmant que « la science confirme que les désherbants au glyphosate ne causent pas le cancer. »

Début de la deuxième phase

À la demande de Bayer, les débats avaient été organisés en deux phases. La première, qui vient de s’achever, était consacrée à la responsabilité du Roundup dans la maladie. La deuxième phase, qui débute ce 20 mars, vise à déterminer une éventuelle responsabilité du groupe.

 

Dans son communiqué, Bayer a affirmé : « Nous sommes confiants sur le fait que (la phase 2) démontrera que Monsanto s’est comporté de façon adéquate et que l’entreprise ne doit pas être considérée comme responsable » du lymphome non-hodgkinien (LNH) d’Edwin Hardeman.

« Procès test »

Le procès Hardeman, qui pourrait durer encore environ deux semaines, est en outre ce qu’on appelle en droit américain un « procès test » pour des centaines d’autres similaires. Son issue doit officiellement servir de baromètre pour les procès regroupés avec lui. Concrètement, il permet aux différentes parties de déterminer s’il vaut mieux signer un accord amiable hors tribunaux pour solder les poursuites, comme cela se fait souvent aux États-Unis.

 

Peu avant 9 heures mercredi matin, le titre de Bayer chutait en bourse, perdant 11,85 % de sa valeur à 61,44 euros, dans un marché francfortois en baisse de 0,66 %. Il a reculé de près de 40 % depuis que le groupe a bouclé en juin 2018 le rachat de Monsanto.