Stéphane Travert, ministre de l’Agriculture, a fait faux bond aux maïsiculteurs, réunis à Toulouse, le 22 novembre 2017, à l’occasion de leur congrès national annuel. Ils étaient pourtant près de 700 à s’être mobilisés pour suivre les travaux. « Un ministre de l’Agriculture, c’est primordial pour les agriculteurs, déclare, amer, Daniel Peyraube, le président de l’AGPM et de Maizeurope. Nous n’acceptons pas que vous ne soyez pas présent. Quand la place est vide, ce sont d’autres ministres qui prennent la parole. »

Une filière tournée vers l’avenir

Les interventions denses et pointues de la journée, sur le thème de l’innovation et des nouvelles technologies, auraient pu intéresser le ministre. Quatre assemblées générales (1) se sont succédé, dans une ambiance branchée. Le président en a profité pour annoncer le lancement prochain de l’application « MaïsConnection » accessible sur smartphone pour trouver toutes les réponses aux questions techniques et économiques sur le maïs. Les congressistes ont aussi pu se connecter pour donner leur avis en direct sur les interventions des spécialistes et répondre à des sondages, ce qui a permis aux organisateurs du congrès de suivre les réactions de la salle.

Le prix avant tout

Ainsi, à la question sur les raisons de la baisse de 17 % des surfaces de maïs en France, entre 2012 et 2017, la réponse très majoritaire est « le prix ». Si la récolte de maïs grain de 2017 – 13,8 millions de tonnes – est en hausse de 2 millions de tonnes, c’est grâce aux bons rendements. Mais les prix bas depuis 2013 rendent la situation des céréaliers très compliquée. « Pourtant, le maïs apporte des solutions agronomiques et en termes d’énergies renouvelables, souligne Daniel Peyraube. On le réintroduit dans les rotations pour faire baisser l’IFT. »

Des avancées pour la gestion de l’eau

Parmi les nombreux invités, Gilles Espagnol, d’Arvalis, a donné les premiers résultats du programme Syppre, qui montre qu’une association maïs en monoculture et Cive (culture intermédiaire à valorisation énergétique) peut rapporter 1 200 €/ha de marge brute (hors aides), si la Cive est méthanisée.

Grégoire Pigeon, de Météo-France, a présenté le service Taméo, développé avec Arvalis, qui intégrera des fonctionnalités sur l’irrigation et les besoins du maïs, en 2019. Et Baptise Soenen, d’Arvalis, a fait un point sur le projet Digifermes, visant à valoriser les données des exploitations en temps réel, sans aucune saisie, ainsi que sur la plateforme Maelia et le service Simult’eau, pour la gestion collective de l’eau.

Intervenants de dernière minute

Enfin, une dizaine de militants anti-glyphosate ont brandi des banderoles parmi les maïsiculteurs, lorsque Luc Ferry, ex-ministre, écrivain et philosophe, invité pour l’occasion, commençait son discours. Ils ont rapidement été évacués de la salle par les organisateurs sous les huées du public.

Florence Jacquemoud

(1) Irrigants de France, AGPM maïs semences, section du maïs de l’UFS et de l’AGPM.