À l’issue de son conseil spécialisé des céréales le 13 janvier 2021, FranceAgriMer a revu à la hausse ses prévisions d’exportations de blé tendre français vers les pays tiers pour 2020-2021, à 7,3 Mt (+180 000 t par rapport aux estimations de décembre). Deux raisons principales à cela.
Des restrictions d’exportation en Russie
La Russie connaît une flambée de ses prix intérieurs. « Il est apparu nécessaire aux autorités russes de calmer un peu la tension en limitant les exportations », explique Marc Zribi, chef de l’unité des grains et du sucre de FranceAgriMer.
Cela passera par la mise en place de quotas à l’exportation de 17,5 Mt en céréales entre le 15 février et le 30 juin 2021, et par la mise en place d’une taxe à l’exportation. Celle-ci s’élève à 25 €/t dans la limite du contingent, et elle est majorée de 50 % au-delà. « Des discussions sont en cours pour la porter à 50 €/t, ce qui ajoute de l’incertitude », note Marc Zribi.
« Si ces taxes sont bien mises en place à des niveaux aussi dissuasifs, on peut prétendre à reprendre des parts de marché sur l’Afrique de l’Ouest par exemple », estime-t-il. Il note toutefois un facteur limitant : la faible récolte de 2020.
L’appétit chinois
La demande chinoise ne se dément pas et s’explique par une combinaison de plusieurs facteurs, explique Marc Zribi : conditions climatiques défavorables lors de la campagne passée, reconstitution du cheptel porcin, hausse de la demande en viande de volaille, mais aussi sécurisation de ses approvisionnements alimentaires faisant suite à la crise sanitaire. Dans son dernier rapport, paru le 12 janvier, l’USDA prévoit que la Chine va importer 9 Mt de blé tendre (contre 8,5 Mt prévu en décembre).
Cette demande active est aussi observée en orge. Les exportations françaises de cette céréale vers les pays tiers ont été relevés de 100 000 t d’un mois sur l’autre, pour atteindre 3,0 Mt. Au 11 janvier 2020, la France avait déjà exporté 1,7 Mt d’orge en dehors de l’Union européenne.