Avec un quart de la production européenne de bioéthanol, la France est le leader communautaire avec 12 Mhl/an en moyenne devant l’Allemagne. La filière est implantée sur 16 sites de production (les bioraffineries). Elle génère près de 9 000 emplois agricoles et industriels et ce sont quelque 50 000 agriculteurs investis. En termes de surface, moins de 1 % de la SAU française (betteraves et céréales) est exploitée, soit 300 000 ha pour la production de bioéthanol et de ses coproduits.
Une année record
« Cette année, on arrive avec un certain nombre de bonnes nouvelles, s’est félicité Sylvain Demoures, secrétaire général du SNPPAA (1) lors de la conférence annuelle du bioéthanol du 29 janvier 2019. C’est une année de records ! Le superéthanol-E85 a augmenté ses volumes de 55 % l’année dernière. C’est exceptionnel. Avec 133 nouvelles stations supplémentaires, soit 1 106 dans l’Hexagone, ce produit est désormais bien ancré dans le paysage des Français. »
« Il est économique puisque vendu environ moitié moins cher que le SP95 [0,678 €/l en moyenne en janvier 2019, ndla], poursuit-il. Cela permet des économies substantielles avec l’intégration de la surconsommation (2) évidemment. Le SP95-E10 a également poursuivi sa progression. Il a atteint 47 % de parts de marché (+4,1 % en un an), à la fin de 2018. C’est la première essence de France et il est parti pour passer la barre des 50 %. »
Celui-ci est distribué dans un réseau de plus de 6 200 stations en France (+377 points de vente en un an) et il est également moins cher de 8 centimes par litre en moyenne (environ 1,421 €/l en janvier 2019) que le gazole. Désormais, 98 % du parc roulant des véhicules à essence est compatible avec le SP95-E10 (voitures immatriculées après 2000 et/ou équipées de boîtiers de conversion).
Le bioéthanol de résidus en sus
Pour mémoire, en novembre dernier, les eurodéputés avaient validé l’objectif de 32 % d’énergies renouvelables (EnR) dans la consommation totale de l’Union européenne d’ici à 2030. La nouvelle directive sur les EnR (RED II) fixe aussi un objectif de 14 % d’énergies renouvelables dans les transports d’ici à 2030. La contribution maximale des biocarburants de première génération (biodiesel, bioéthanol…) reste plafonnée à 7 %.
Les biocarburants issus de sucres non extractibles (mélasses) et d’amidon résiduel, coproduits non comestibles, ne sont plus considérés comme de l’éthanol de première génération (issus de denrées alimentaires). Ils entrent donc dans la catégorie des biocarburants de seconde génération. Ainsi, ils sortent du plafond d’incorporation de 7 % !
« Au niveau français, la loi de finances pour 2019 accroît l’objectif d’incorporation dans les essences de 7,5 % en 2018 à 7,9 % en 2019 dont 0,2 % d’éthanol de résidus, puis 8,2 % en 2020 dont 0,4 % d’éthanol de résidus », détaille Nicolas Rialland, directeur de l’environnement et des affaires publiques à la Confédération générale des planteurs de betteraves.
(1) Syndicat national des producteurs d’alcool agricole.
(2) Pour chauffer 1 litre d’eau, il faut 1,5 litre de bioéthanol contre 1 litre d’essence fossile.