« L’État a été débordé, les mesures mises en place pour lutter contre l’influenza aviaire ont été insuffisantes. » C’est à partir de ce constat que les députés Philippe Bolo et Charles Fournier ont créé une mission d’information sur la grippe aviaire et son impact sur les élevages le 26 octobre 2022.
Soumis au vote de l’Assemblée nationale, le projet a été « salué et adopté à l’unanimité » ce mercredi 5 avril 2023 au matin. Il sera présenté au ministre de l’Agriculture Marc Fesneau lors d’une prochaine audition « au cours du mois ».
La question de la densification au sein des élevages se pose
Quarante propositions à court et long terme ont été formulées. La première est le renforcement du travail de concertation en associant l’ensemble des parties prenantes (éleveurs, associations de bien-être animal, consommateurs ou syndicats agricoles). « Nous proposons également la création d’un conseil scientifique en matière de santé animale pour éclairer les décisions publiques et compléter le travail des agences comme l’Anses », explique le député écologiste Charles Fournier.
« La question de la densification au sein même des élevages doit être posée lors de ces concertations, affirme-t-il. C’est un sujet qui n’a pas encore trouvé de consensus parmi les acteurs du secteur agricole. Il y a un manque réel d’études pour adapter les mesures de biosécurité. »
La campagne de vaccination sera « probablement » repoussée
« Il faut également consolider la politique d’indemnisation, poursuit Philippe Bolo, députe du Mouvement démocrate. Le système est globalement efficace, mais les délais de versement sont trop longs et l’annonce d’une réduction des taux pour la période de 2022-2023 inquiète les éleveurs. La stratégie doit être plus rapide et plus accessible. »
Autre proposition, celle de mettre en place dans les délais les plus brefs une stratégie vaccinale ciblant les palmipèdes et les reproducteurs. « Le vaccin n’est pas une solution miracle, insiste encore Charles Fournier. Mais l’État doit absolument mettre en place une diplomatie sanitaire internationale vis-à-vis des pays tiers importateurs. »
Interrogés sur le calendrier vaccinal, les députés l’affirment : « Débuter la campagne comme annoncé en septembre prochain paraît court. Cela se fera plus probablement à la fin d’année. »