Son premier tir, Cédric Fargier l’a exécuté minot avec une carabine de 12 mm. « C’était avec mon père », se souvient le maraîcher qui a repris l’exploitation familiale située à Châteaurenard (Bouches-du-Rhône) et l’a faite grandir pour parvenir à plus d’une quarantaine d’hectares sur lesquelles il produit salades, melons et courges butternuts.

« Il m’a transmis sa passion de la chasse et m’a donné envie de m’initier au ball-trap », enchaîne l’agriculteur de 36 ans. Les deux pratiques sont liées. À l’origine exercice d’entraînement au tir de chasse, le ball-trap est devenue une discipline sportive à part entière. « Elle consiste à viser et à faire feu sur des petits plateaux d’argile qui sont projetées en l’air dans des trajectoires différentes et à des distances allant de cinq à soixante mètres », explique Cédric, dont le regard s’illumine quand il explique les règles de ce sport d’adresse.

Champion du monde par équipe

Encore jeunot, il s’inscrit en club. « J’ai pris ma première licence à 12 ans », sourit-il. Parmi les différentes options qu’offrent le ball-trap, il choisit le « parcours de chasse », la discipline la plus proche de cette activité qu'il pratique également dans les étangs de Camargue réputés pour les battues de canards. À 16 ans, il se lance dans la compétition et intègre l’équipe de France junior de ball-trap. L’adolescent a l’esprit de la « gagne ». Les récompenses s’accumulent : champion de France junior en 2002, champion d’Europe deux ans plus tard, troisième aux championnats du monde la même année. Aujourd’hui senior, il poursuit sa trajectoire.

« Le mental a autant, voire plus d'importance que le physique. »

L’an passé, il a ainsi été sacré champion du monde par équipe. Pour parvenir à ce niveau, ce solide gaillard de 1,85 mètre s’entraîne beaucoup. Inscrit au Nîmes Shooting Club et au ball-trap de Signes (Var), il s’y rend une à deux fois par semaine durant six mois de l’année. Il tire 6 à 8 000 cartouches par an avec son Beretta DT 11 de calibre 12 prêté par cette célèbre marque d’armes à feu, l’un de ses principaux sponsors. Équipé d’un long canon, ce fusil vaut son poids de 4 kg.

« C’est un sport technique et assez physique, précise Cédric. J’enchaîne par exemple huit séries de 25 plateaux dans les concours nationaux. » Il s’est donc mis à la musculation pour avoir une bonne condition. « Le mental a autant, voire plus d’importance, estime notre tireur. Il faut faire preuve de concentration et garder son calme. » S’il peut évoluer dans ce milieu, c’est aussi grâce au soutien de son entourage. « Megahn, mon épouse m’encourage depuis toujours », tient-il à souligner. Ses parents l’ont poussé à se lancer dans la compétition. Quant à Mélanie, sa sœur c’est sa plus grande supportrice.