Les progrès technologiques auront bien un impact sur l’emploi. Dans les conclusions de son enquête menée sur les conséquences de l’automatisation et de la numérisation sur l’emploi parue en janvier, le Conseil d’orientation pour l’emploi (COE) – organisme de réflexion placé sous l’autorité du Premier ministre – relativise toutefois leurs effets. Et retient au global que « moins de 10 % des emplois cumulent des vulnérabilités qui pourraient en menacer l’existence dans un contexte d’automatisation ».
Les agriculteurs au 5e rang
Seulement, ces 10 % représentent plus concrètement 1,49 million d’emplois. Parmi ceux-là : 81 860 concernent l’agriculture. Plus précisément, les maraîchers, les jardiniers et les viticulteurs représentent 3,28 % de l’ensemble des emplois menacés, soit 49 875 emplois « exposés », souligne l’enquête. Et les agriculteurs, les éleveurs, les sylviculteurs et les bûcherons, classés dans une catégorie socioprofessionnelle distincte (et discutable) selon la nomenclature de l’Insee, représentent quant à eux 1,76 % de l’ensemble des emplois menacés, soit 31 985 emplois.
Ce qui place les métiers de l’agriculture à la cinquième position de ceux les plus menacés de disparition par l’automatisation et la numérisation. Les agents d’entretien occupent la tête du classement, suivis par les ouvriers qualifiés des industries de process, les ouvriers non qualifiés de la manutention et les ouvriers non qualifiés des industries de process.
Près de 250 000 emplois agricoles susceptibles d’évoluer
Par ailleurs, la moitié des emplois existants pourrait voir leur contenu « notablement ou profondément » transformé sous l’effet de la robotisation et de la numérisation. « L’hypothèse d’une destruction massive d’emplois est loin d’être avérée. Mais il est clair que les innovations en cours vont être à l’origine d’une profonde transformation des emplois existants ».
Parmi eux, l’enquête révèle que 242 174 de ces emplois relèvent du secteur agricole, dont 188 596 pour les maraîchers, les jardiniers et les viticulteurs et 53 578 emplois pour les agriculteurs, les éleveurs, les sylviculteurs et les bûcherons. Ce qui situe l’agriculture à la 11e place du classement du COE, qui place les agents d’entretien en chef de file.
Et plus de 150 000 nouveaux robots attendus entre 2015 et 2018
Si le nombre de robots de service à usage professionnel installés reste relativement limité, il devrait également croître au cours des prochaines années. Depuis 1998, seulement 172 000 robots de service à usage professionnel ont été installés. La Fédération internationale de robotique prévoit l’installation de 152 400 nouveaux robots de service à usage professionnel entre 2015 et 2018 dans le monde, principalement dans les secteurs de la défense, de la logistique, mais aussi de l’agriculture et de la santé.
Le COE qui s’est appuyé sur des données de la Dares (ministère du Travail) sur les conditions de travail, poursuit l’enquête et prévoit une nouvelle étude sur le même thème, sur les enjeux en termes d’évolution des compétences, à paraître au printemps.