Bergers, agriculteurs, chasseurs… de nombreuses personnes s’étaient déplacées le vendredi 21 août 2020 dans les rues de Crest (Drôme) pour crier leur ras-le-bol. Ils répondaient à l’appel de la Fédération départementale ovine (FDO) de la Drôme, l’association des éleveurs et bergers du Vercors, l’association Iloupdev, l’Acca (Association communale de chasse agréée) de Léoncel.
« L’acquisition et la création par l’Association pour la protection des animaux sauvages (Aspas) de réserves de vie sauvage où toute activité humaine est interdite, mettent en danger les activités sociales, culturelles et économiques de nos territoires ruraux », explique Frédéric Gontard, président du syndicat départemental ovin de la Drôme.
> À lire aussi :Dégâts de gibier, l’Aspas propose le loup comme remède contre les sangliers (13/08/2020)
700 hectares achetés pour « trois fois leur valeur »
L’Aspas dont le siège est basé à Crest est propriétaire de deux « réserves de vie sauvage », sur la commune de Véronne et sur Léoncel, soit l’équivalent de 700 ha. Berger du Vercors et syndicat ovin, soutenus par la fédération départementale des chasseurs, la FDSEA et la Coordination rurale dénoncent une mainmise sur le foncier rural.
« Sur le site de Leoncel, l’Aspas a acheté les terres agricoles pour environ trois fois leur valeur grâce à une grande campagne de financement participatif. Les agriculteurs alentour qui vivent et font vivre le territoire ne font pas le poids et sont d’office exclus des négociations pour acquisition. C’est intolérable, s’indigne Frédéric Gontard. Nous attendons désormais une rencontre, un débat et une réelle reconnaissance de la complémentarité entre les activités rurales et la biodiversité. »
Dans un communiqué préparé avant la manifestation, l’Aspas répond que « ce ne sont que des zones naturelles [que l’association a achetées]. Elles n’englobent aucun terrain cultivé. Elles sont constituées essentiellement de zones boisées, sans aucune activité pastorale préexistante. Les achats se font aux prix du marché et les dossiers sont suivis de près par la Safer qui a une mission de contrôle de ces prix et n’a rien trouvé à redire sur ces acquisitions. »