, douze associations et un syndicat agricole demandent la « résiliation immédiate » de la cellule Déméter.
Sont signataires : Attac France, Chrétiens dans le monde rural (CMR), Confédération paysanne, France Nature Environnement (FNE), Foodwatch France, Générations futures, Greenpeace France, Les Amis de la Terre, Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), Mouvement rural de jeunesse chrétienne (MRJC), Nous voulons des coquelicots, Pollinis et Terre de Liens.
Aujourd'hui,13 organisations, dont @AssoPollinis, demandent au nouveau ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, la dissolution de la cellule de gendarmerie « Déméter ». Pour plus d'infos : https://t.co/qhbQSemZbe
— POLLINIS (@AssoPollinis) July 17, 2020
Retrouvez la lettre ici : https://t.co/Cs2gDmqJvU pic.twitter.com/fdf7ZotRr9
Déméter crée « une rupture d’égalité »
Créée le 3 octobre 2019 par la Direction générale de la gendarmerie nationale, la « Cellule nationale de suivi des atteintes au monde agricole » — Déméter — est un dispositif de surveillance mis en place pour « assurer la sécurité des agriculteurs et les défendre ». Cette convention de partenariat, présentée par le ministère le 13 décembre 2019, a été signée entre Christophe Castaner, prédécesseur de Gérald Darmanin, et les syndicats FNSEA et Jeunes Agriculteurs.
Mais, comme elles l’écrivent, les treize organisations signataires peinent « à comprendre les objectifs réellement poursuivis par le ministère de l’Intérieur dans la mesure où les actes visés (vols, dégradations, violations du domicile, etc.) sont des infractions déjà réprimées par la loi ».
Selon elles, la cellule Déméter « crée une rupture d’égalité entre les différents syndicats agricoles représentatifs français, confie une mesure de police à des acteurs privés et incite les agriculteurs à des opérations de dénonciation à l’encontre de ceux qui utilisent leur liberté d’expression, comme s’il s’agissait de délinquants ».
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Des dérapages dans le viseur des associations
Les associations et le syndicat dénoncent également les dérapages qui « n’ont pas tardé ». Ils citent notamment un entretien d’une heure de la gendarmerie avec le président de l’association Alertes pesticides Haute-Gironde, concernant l’organisation des « États-généraux des riverains ». Suivent d’autres exemples que Pollinis qualifie même « d’inquiétants », dans son communiqué de presse du même jour.
Le directeur général de cette association qui se bat pour la protection des abeilles et des pollinisateurs sauvages écrit : « Le gouvernement cherche à museler toute critique du modèle agricole dominant et de l’usage immodéré des pesticides : c’est une menace inquiétante pour la démocratie et la liberté de penser. »
Déjà plusieurs demandes de dissolution
Comme le précise encore la lettre ouverte, « la dissolution de cette cellule a été demandée à plusieurs reprises » à Christophe Castaner par le passé. Pollinis et Générations futures ont également déposé en avril dernier un recours devant le tribunal administratif de Paris pour obtenir l’annulation de la cellule Déméter.
« Sur la base de ce qui précède », les treize signataires concluent : « Alors que la loi permet déjà de protéger les agriculteurs contre les actes de vandalisme, nous remettons en cause les méthodes d’intimidation — permises par la cellule Demeter et la convention de partenariat — visant les défenseurs de l’environnement qui décideraient de s’exprimer contre les pratiques agricoles conventionnelles. »