« C’est une surprise sans vraiment en être une, confie Alexis Vaugarny, membre du bureau JA de la Sarthe à La France Agricole. Le cheptel allaitant diminue, donc nous savions que des abattoirs allaient en pâtir. » Charal, présent historiquement à Sablé-sur-Sarthe (Sarthe), a annoncé la restructuration du site au comité de groupe le 2 octobre 2024, d’après Ouest-France.

D’ici à l’été 2025, les ateliers d’abattage et de découpe fermeront. Le site deviendra une plateforme logistique du groupe Bigard. Pour le responsable syndical, c’est un signal négatif envoyé à la filière. « Ce n’est pas porteur. Il est déjà difficile de s’installer en viande bovine, ça donne encore moins envie. Le ressenti qu’on a dans les campagnes est que les industriels ne croient plus en la viande bovine », s’inquiète-t-il.

La filière bretonne d’abattage mise à mal (29/07/2024)

Environ 400 bêtes par jour redirigées

Les outils d’abattage de ce site fonctionnaient déjà à un rythme réduit. « Ils tournaient trois jours par semaine au lieu de cinq, depuis déjà plus de deux ans. Ils avaient même essayé de passer à deux jours de production, mais ce n’était pas rentable pour eux. Quand une dynamique comme ça est observée, ça s’améliore rarement », se désole Alexis Vaugarny.

Les volumes concernés — environ 400 bêtes par jour — seront répartis sur deux autres sites du groupe, Socopa à Cherré-Au et Charal à Cholet, selon le membre du bureau de JA de la Sarthe. Beaucoup de questions restent sans réponses pour le moment, notamment sur la question du bien-être animal sur ces trajets plus longs, ainsi que concernant la prise en charge des animaux accidentés.

« Un abattoir ferme tous les mois » (20/02/2024)