Parmi les arguments pour le passage du régulateur au printemps sur colza, il y a bien sûr la prévention de la verse, mais aussi les traitements tardifs en végétation et la récolte facilités.

Mais le Cetiom rappelle que le gain de 4 à 8 q/ha avec un régulateur n'est vrai que par rapport à des parcelles très versées (de 40 à 60 % de la parcelle versés).

« Avec un coût du traitement et d'un passage évalué à 0,75 q/ha, indique le Cetiom, l'application d'un régulateur au printemps n'est pas forcément rentable économiquement. »

Des essais en 2007-2008 ont permis de comparer des variétés lignées régulées et non régulées. En moyenne, sans régulateur, les variétés peu sensibles à la verse perdent 0,15 q/ha et les très peu sensibles gagnent 0,6 q/ha.

Quant aux variétés hybrides, les peu sensibles perdent 0,8 q/ha sans régulateur et les très peu sensibles gagnent 1,4 q/ha si elles ne sont pas régulées.

Hausse de l'IFT

Le risque de perte de rendement s'ajoute à l'absence d'intérêt fongicide et au stress du colza en postapplication.

Autre argument, dans le contexte actuel de réduction des phytos, la nécessité de chaque traitement doit aussi être bien pesée.

Les le viers agronomiques et l'utilisation d'une coupe avancée sont autant de solutions alternatives à l'utilisation d'un régulateur.

L'application de printemps doit donc être, selon le Cetiom, une solution de dernier recours réservée aux situations à risque telles que la surfertilisation.

 

Estimer le risque de verse

Sur le site du Cetiom (www.cetiom.fr), un outil de décision est à disposition pour estimer le risque de verse et indiquer l'intérêt ou non d'appliquer un régulateur au printemps.

Il suffit de préciser la sensibilité de la variété à la verse, la densité, la quantité d'azote disponible (normale ou excessive) et s'il y a eu élongation à l'automne.