Le Forterra est un tracteur compact, aux courbes fluides et arrondies avec capot plongeant. L'intérieur de la cabine est rustique.
Le Zetor Forterra 125 en images : diaporama – vidéo.
Rustique. Le tableau de bord recense les informations moteur, transmission et commandes de ponts.
Régime. Pour passer de 540 à 1.000 tr/min, une clé fournie permet d'inverser l'arbre à cannelures.
Fiche technique• Puissance : 122 ch • Prix : 50.000 euros • Moteur : Zetor, 4 cylindres turbo • Transmission : 24/18 tripleur • Hydraulique : 3DE • Relevage : électronique |
Moteur (note : 7/10)
Le Forterra est équipé d'un moteur maison à 4 cylindres turbo de 4,15 l, développant 122 ch. Il sort 109,5 ch à la prise de force au régime maximal du moteur de 2.200 tr/min.
Sa puissance maximale intervient à 2.000 tr/min, avec 112 ch. Il a la consommation spécifique moyenne la plus faible du test, avec 283 g/KWh. Sa puissance à la traction est de 96,1 ch à 2.200 tr/min. C'est au niveau du couple que le Forterra faiblit un peu, avec 482 Nm.
En cabine, l'accélérateur à main situé au tableau de bord est mécanique et se montre plutôt dur à manipuler. Dommage que ce tracteur ne dispose pas de mémorisation de régime ni de limiteur pour l'accélérateur à main. En revanche, la pédale de droite se montre très réactive.
Transmission (note : 5/10)
La transmission semi-powershift à 24 vitesses avant et 18 arrière dispose de deux gammes, H et L. Les quatre vitesses synchronisées sont dotées de trois powershifts représentées par un lièvre, une tortue et deux tortues pour la plus petite. Les deux boutons du tripleur sont situés sous le pommeau de vitesses. Cette boîte de fabrication maison est bien étagée. On recense 11 rapports dans la plage de travail située entre 4 et 12 km/h, dont 8 en L et 3 en H.
Le problème est que le recoupement s'avère très court autour de 6 km/h et qu'il faut changer de gamme. Le passage mécanique des gammes H et L reste très difficile et l'emploi du double débrayage est tentant pour gagner du temps. Le fonctionnement du tripleur est déconcertant puisque, par défaut, le Forterra sélectionne le rapport le plus haut.
Un bouton avec un symbole « tortue » placé au niveau du tableau de bord permet de démarrer par défaut sur le rapport powershift du milieu. L'inverseur n'est pas synchronisé et est placé sur un levier à côté de celui des vitesses, à droite du chauffeur : deux critères rédhibitoires pour le travail au chargeur.
Relevage (note : 7/10)
Le relevage arrière de catégorie II dispose d'un seul vérin pour le levage. Cependant, sa capacité de levage est de plus de 6 tonnes. Lors du test avec la charrue à 4 corps, le Forterra s'est senti à son aise. A droite du relevage, une chandelle permet de régler l'aplomb des bras inférieurs. Pour les phases de transport, ce relevage électronique Bosch est doté d'un compensateur d'oscillations.
En cabine, les commandes habituelles comme le terrage, la vitesse de descente, le contrôle d'effort/position, la sensibilité sont regroupées sur la console de droite, signée Bosch elle aussi.
A l'extérieur, sur les ailes, on retrouve les commandes de relevage et de prise de force. Le relevage avant de catégorie II est signé Zuidberg. Il est commandé par un distributeur hydraulique.
Hydraulique (note : 6/10)
Le circuit ouvert de 72 l/min du Forterra compte trois distributeurs à double effet (DE). Les trois leviers sont placés au niveau du montant droit, trop éloignés du poste de conduite. La commande du milieu est réservée au relevage avant, ce qui ne laisse que deux distributeurs disponibles à l'arrière.
L'emplacement de la commande du relevage avant est d'autant plus malheureux que le bras du chauffeur heurte ce levier en voulant manipuler le troisième distributeur.
Les distributeurs sont tous équipés d'une position flottante. La commande reste en position au-delà de 110 bars dans le distributeur. Des numéros indiquent chaque entrée et sortie des prises push-pull que l'on retrouve en cabine sur les leviers.
Prise de force (note : 6/10)
Le Forterra compte deux régimes, 540 et 1.000 tr/min, et un troisième régime proportionnel. La permutation entre les deux modes normal et proportionnel est difficile à passer. L'accès à la commande située sur le plancher, à droite derrière le poste de conduite n'est pas aisé et demande une certaine force.
Le démarrage de la prise de force est très sec. Il s'effectue après un appui long sur le bouton d'enclenchement placé sur la console de droite. On regrette l'absence d'un mode économique.
En revanche, il est doté d'un mode assez particulier qui permet d'utiliser des vitesses de la transmission et de l'inverseur pour entraîner la prise de force dans les deux sens, tracteur immobilisé. Cette fonction est idéale pour débourrer une presse à balle ronde ou encore pour l'utilisation d'une mélangeuse à entraînement mécanique.
Ponts (note : 4/10)
Blocage de différentiel et pont avant sont contrôlés par deux interrupteurs. Le Forterra est exempt d'automatismes de pont. Ils sont ainsi enclenchés ou désenclenchés en mode forcé. Les boutons du tracteur mis à disposition pour notre test étaient positionnés à droite du volant.
En dépit de son empattement relativement court de 2,33 mètres, le diamètre de braquage est important et atteint 12 mètres, soit 1 mètre de plus que ses concurrents. La direction est courte et directe avec trois tours de butée à butée.
CABINE (note : 7/10) : spacieuse et offrant une bonne visibilité
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La cabine à 6 montants du Forterra est haute et volumineuse, avec ses 160 × 140 cm. Son aménagement et son niveau de confort correspondent à ceux d'un tracteur de cette catégorie de prix.
Une fois installé sur le siège pneumatique, le chauffeur dispose d'une très bonne visibilité sur l'avant et sur les côtés. En revanche, sur l'arrière, il manque une vitre en partie basse pour atteler une benne sans se lever du siège.
Pour l'utilisation avec un chargeur frontal, un imposant plafonnier au niveau du pare-brise gène la visibilité. Une grande partie des commandes est répartie sur la droite mais on peut regretter l'absence d'inverseur au volant. La vitesse d'avancement, les kilomètres parcourus, les heures et encore le niveau de charge de la batterie sont à affichage numérique.
Pour arrêter le moteur du tracteur, le constructeur propose toujours un arrêt à tringle. Le plus gros point faible de cette cabine est son manque d'insonorisation, avec 80 dB(A) mesurés qui se ressentent bien en fin de journée.
LE BILAN DE L'ESSAI | |
Les points forts | Les points faibles |
• Tracteur économique. • Prise en main rapide. • Cabine spacieuse. |
• Pas d'inverseur sous charge. • Aucun automatisme. • Prise de force rustique. |