Face aux conséquences actuelles et potentielles du changement climatique sur l’agriculture, une thèse soutenue fin 2021 (1) s’est intéressée au cas du blé tendre d’hiver, dans une région représentative des systèmes de grandes cultures normands : la Plaine de Caen. L’étude a fait état des évolutions climatiques entre 1961 et 2020 et de projections futures simulées sur 2050-2100. Des relevés pédologiques et des enquêtes de terrain ont également été réalisés.

En comparant 1961-1990 et 1991-2020, les résultats montrent notamment une augmentation de 6 jours de l’échaudage thermique entre le 1er mai et le 31 juillet. Mais d’un point de vue phénoclimatique, « la maturité physiologique a lieu deux semaines plus tôt en raison de l’élévation de la température. Le cycle végétatif du blé se terminant plus tôt, ceci limite la hausse de l’échaudage thermique à + 3 jours », souligne le rapport.

Dans le futur, le blé subirait 17 à 30 jours d’échaudage thermique contre 8 sur la période de référence (1976-2005). « Selon le scénario le plus pessimiste, 1 année sur 4 connaîtrait un déficit hydrique supérieur à celui de la grande sécheresse de 1976 », rapporte la thèse. D’un point de vue phénoclimatique, les cycles se réduiraient de 3 à 5 semaines selon le scénario, ce qui sous-entend un avancement des stades et un évitement des périodes de sécheresse estivale. D’autres aléas pourraient néanmoins survenir, comme une méiose davantage exposée aux basses températures et une réduction du nombre de jours de vernalisation.

(1) https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-03537778/document