« Les pertes de Doux, 35 à 36 millions d’euros par an, ne sont pas soutenables. On ne pourra pas soutenir Doux éternellement », indique la direction de Terrena. Le groupe coopératif rappelle que le volailler a annoncé un plan de transformation pour renouer avec les bénéfices sur lequel il planche toujours.
Sous-traiter l’entrée de gamme
Le volailler français entend notamment sous-traiter sa production d’entrée de gamme dans un pays d’Europe de l’Est à bas coûts et monter en gamme sur ses produits fabriqués en France. Vendredi, le journal Le Monde écrivait que Terrena a fixé « la date butoir de son engagement au 31 mars » et que la coopérative ne soutiendrait plus financièrement le volailler après cette date.
« Il y a toujours eu une échéance mais le calendrier n’est pas fixe. Ce n’est pas gravé dans le marbre », a précisé la direction du groupe. Mais « Doux génère des pertes tous les jours, tous les mois sur chaque tonne de poulet vendu. Il faut aller vite », a-t-elle ajouté. Le volailler estime qu’il a besoin de 100 millions d’euros pour financer l’ensemble de son plan de transformation.
Un partenariat ukrainien évoqué
Un peu moins de la moitié de cette somme servira à des investissements industriels, en marketing, communication, recherche et développement… Terrena n’a pas voulu commenter un éventuel partenariat avec l’ukrainien MHP, évoqué par Le Monde, dans le cadre de ce plan de transformation. « On a des partenariats en cours de discussion, différentes pistes qui sont exploitées. »
Doux, dont le siège est à Châteaulin (Finistère), emploie 1 500 personnes. Depuis 2016, le groupe, qui réalise l’essentiel de ses ventes de poulets au Moyen-Orient, a souffert de la concurrence des producteurs brésiliens, d’une parité euro/dollar défavorable et de la hausse des droits de douane en Arabie Saoudite.
Un contentieux avec Bruxelles
Le 6 avril, le tribunal administratif de Rennes doit en outre se prononcer sur un éventuel remboursement d’aides européennes à l’exportation perçues par le groupe. Le contentieux porte sur plus de 80 millions d’euros, selon une source proche du dossier.