«Toutes filières confondues, le maillon sélection multiplication accouvage français a connu une baisse de son volume d’activité de 2 % par an entre 2012 et 2020 », constate François Cadudal, responsable du service économie à l’Institut technique de l’aviculture (Itavi). Entre 2012 et 2017, la production d’œufs à couver a reculé de 17 millions d’unités par an en moyenne. La baisse s’est accélérée entre 2017 et 2020 (- 48 millions par an). Sur le marché français, le recul de l’activité concerne toutes les productions. Une baisse des débouchés est également constatée à l’export. « Jusqu’en 2017, l’exportation de génétique (œufs à couver et animaux d’un jour) soutenait l’activité du secteur. Depuis cette date, ce débouché ne joue plus son rôle de relais. Il y a une véritable rupture de tendance depuis l’influenza aviaire hautement pathogène (IAHP), et ce phénomène s’est accentué en 2020 », analyse l’économiste.
L’épisode d’IAHP de 2015-2016 avait déjà cassé la dynamique d’exportation vers les pays tiers. Le chiffre d’affaires n’a pas été retrouvé depuis. En valeur, la part de marché de la France dans les exportations de l’UE vers les pays tiers représentait 20 % jusqu’en 2015, il est de 13 % aujourd’hui.
Perte de marge brute
Vers l’Union européenne (UE) à 28, un recul des expéditions est observé depuis 2017, en particulier concernant la dinde et le canard. Jusqu’en 2017, la France représentait de l’ordre de 13 % des échanges de génétique dans l’UE. Depuis, ce chiffre recule d’un point par an. « Les épisodes d’IAHP de 2015-2016 et 2016-2017 ont chacun occasionné un coût global de 50 millions d’euros lié aux pertes de marge brute pour la filière de l’accouvage, chiffre François Cadudal. Cela s’explique par la non-production et la perte de marchés. Pour l’ensemble des maillons du secteur de la volaille, ce coût serait de l’ordre de 500 à 600 millions d’euros par épisode, ce qui représente 7 à 10 % de son chiffre d’affaires. »