Isabelle et Jean-Pierre Leballeur se sont installés à Pruillé-le-Chétif, dans la Sarthe, respectivement en 1989 et 1991. Le couple a toujours produit de la volaille standard. « Nous avons démarré cette activité dans le cadre d’un partenariat avec le groupement Huttepain, filiale de LDC. Elle s’est ensuite renforcée, en 2011, avec l’installation de Julien, notre fils », précise Isabelle. Aujourd’hui, le Gaec des Deux Vallées exploite quatre poulaillers pour une surface totale de 4 050 m². Sur cette base, il a produit l’an dernier du poulet standard (73 000), de la dinde (17 000) et du poulet certifié (250 000). « Ce dernier est élevé durant cinquante-six jours. Il peut être valorisé en découpe, mais il est surtout apprécié en restauration hors domicile (RHD) et rôtisserie », indique-t-elle.
Trois bâtiments rénovés
La volaille est la principale production de l’exploitation. Elle vient de prendre un virage majeur avec la rénovation de 2 700 m² en 2018 et 2019. Les travaux ont porté sur les trois bâtiments les plus anciens (1979, 1989 et 1991). L’investissement, financé par l’emprunt mais également soutenu par l’entreprise Huttepain et le conseil régional (15 000 € d’aides PCAE (1)), a atteint 250 000 €. « Ce qui correspond à environ 50 % du coût d’un bâtiment neuf. »
Désormais équipés de fenêtres et baignés par la lumière naturelle, un atout « bien agréable pour les volailles, mais aussi pour nous », les bâtiments ont été sonorisés, ce qui autorise la diffusion de musique. Des perchoirs et des pierres à piquer ont également été installés. À l’extérieur, afin d’améliorer l’image visuelle de l’élevage, un bardage en bois a été ajouté. Enfin, les éleveurs ont doublé l’isolation et opté pour des équipements moins énergivores.
Amélioration des marges
Relayé par LDC dans le cadre de la démarche « Nature d’éleveurs », « cet investissement remet notre outil de production en cohérence avec les attentes sociétales. Sur le plan économique, cet effort financier doit nous permettre d’augmenter les marges poussin/aliment. Et ce, malgré une légère baisse des densités qui sont passées de 20 à 19 poulets/m² et de 7 à 6 dindes/m². »
Aviculteurs, Isabelle, Jean-Pierre et Julien Leballeur sont aussi producteurs de porcs et de bovins. « Concernant la production porcine, nous avons fait le choix d’un élevage sur paille, par goût, et pour tenir compte de notre environnement. Nous sommes en zone périurbaine à seulement 6 km du Mans », explique l’agricultrice. L’élevage se concentre sur le post-sevrage (450 places) et l’engraissement (850 places). Pour l’activité naissage, le Gaec est, en effet, partenaire d’une maternité collective qui se trouve au nord du Mans. Il va y chercher 160 porcelets toutes les trois semaines. Une autre particularité de l’atelier porcin tient à la valorisation des animaux. Sur les 2 600 porcs produits chaque année, un tiers est destiné au marché de la reproduction.
Un salarié et un apprenti
Articulée autour d’un cheptel de 45 limousines et l’engraissement de 70 taurillons par an, la production de viande bovine a été introduite au moment de l’installation de Julien. « Le système semi-intensif valorise nos 30 ha de surfaces en herbe. Si cette production n’a pas une grosse rentabilité, elle s’intègre parfaitement à notre système et à notre charge de travail. » En la matière, les trois associés ont la possibilité de compter sur l’appui d’un salarié ainsi que d’un apprenti, tous les deux employés à mi-temps.
« Embaucher est un choix que nous avons fait il y a longtemps, en particulier parce que je suis maire de ma commune », souligne Isabelle. Aujourd’hui, l’organisation du travail se fait par site (au nombre de deux, distants d’environ 1 km) et par production. « Jean-Pierre est responsable de l’atelier porc et de la finition des volailles, Julien de l’activité bovine et des cultures. Quant à moi, je m’occupe de toute la partie administrative et du démarrage des volailles. Bien entendu, pour les coups de bourre, nous nous retrouvons tous ! » Anne Mabire
(1) Plan de compétitivité et d’adaptation des exploitations agricoles.