« Je fais les choses qui me font envie et qui me paraissent avoir le plus de sens. » C’est en ces termes qu’Aline Lorilloux, le sourire aux lèvres, assume ses choix. Après avoir passé quinze années à sillonner la France, cumulant les expériences dans le secteur agricole et reprenant même des études en agroéconomie, « je me suis dit qu’il fallait retourner aux racines, dans mon Berry ».
Installée à 38 ans sur vingt-trois hectares en juillet 2020 à Jeu-les-Bois, dans l’Indre, Aline élève désormais 280 poules pondeuses en plein air et trait Sardine, Saucisse ou encore Crevette, qui font partie de ses 36 chèvres, avec une transformation fromagère, « le tout en agriculture biologique ».
Une paysanne engagée
En quatre ans, elle a su trouver un « bel équilibre » entre sa vie professionnelle et personnelle, employant une salariée pour se dégager du temps plutôt que de se verser un salaire. Sa motivation, ce sont ses convictions. Il y a trois jours, elle a démarré sa première couveuse. « Je me lance dans la reproduction pour avoir mes propres poules et ne plus avoir à acheter des hybrides, des “Formule 1” prêtes à pondre, je refuse de participer à ce système, assène-t-elle. J’aimerais aussi développer la vente de viande de chevreaux, mais il y a peu d’ouvertures. »
https://www.dailymotion.com/video/x8xt3la?autoplay=1
Aline garde ses poules deux ans puis les vend à des particuliers. Ses produits sont commercialisés en direct, dans un rayon de 40 kilomètres. Et quand elle n’est pas dans sa fromagerie ou auprès de ses animaux, l'éleveuse revêt sa casquette de présidente de l’Association pour le développement de l’emploi agricole et rural (Ardear) de l’Indre, ou accueille des collégiens dans sa ferme.
« Je dis toujours oui, ironise-t-elle. Mais ça me permet de communiquer, d’expliquer mon travail. » Car Aline en est persuadée, « mes choix sont les bons et, dans quelques années, ils seront rentables, économiquement, environnementalement et socialement. »