« Notre projet arrive enfin à maturité », se réjouit Julien Fournier, associé au Gaec des Champs Ronds situé à Trédias, dans les Côtes-d’Armor. Avec 150 vaches en production pour 153 logettes, le bâtiment affiche complet.
Côté productivité de la main-d’œuvre, le potentiel approche de son maximum. L’arrivée de deux robots de traite en 2014 lance la phase d’automatisation de l’exploitation. « Avant cela, la traite des vaches nécessitait la mobilisation de deux personnes trois heures par jour », se souvient Christian Fournier, père et associé de Julien. La production laitière annuelle était alors de 600 000 litres, contre 1,725 million aujourd’hui. Une fois les robots arrivés à saturation sur la campagne 2018-2019, un troisième automate a été installé en avril 2019.
Bien-être et productivité
Le robot d’alimentation est le petit dernier de la famille. Installé en décembre 2019, il a permis de passer de « 1 h 30 d’astreinte quotidienne sur le poste alimentation, à moins de 4 heures par semaine », souligne Christian. « Le robot assure une fourniture en continu, ajoute Julien. Il n’y a plus de concurrence à l’auge, ni de file d’attente au robot. » Un changement radical, pour cet élevage qui ne dispose que de 100 places au cornadis pour 150 laitières. Les vaches sont ainsi passées de 2,3 à 2,7 traites par jour. Grâce au travail de sélection conduit par les associés, la productivité des vaches s’élève aujourd’hui à 36 kg/jour, soit 5 kg de plus en moins d’un an. Des racleurs automatiques et des détecteurs de chaleurs, vêlage et rumination complètent cet arsenal technologique.
« Une fois les clôtures terminées, nous allons mettre en place un circuit de pâturage pour les vaches en fin de lactation et vieillissantes, avec une porte de tri sur le troisième robot de traite », explique Julien. De quoi réduire encore un peu la charge de travail car « cela va diminuer la pression sanitaire dans l’étable et la prévalence des boiteries. » Une nouveauté qui mènera à l’arrêt de l’affouragement en vert, « gourmand en temps et en matériel. »
Sur le poste des taries et des génisses, logées sous le même toit, de récents travaux achevés en 2020 ont permis de doubler la surface de l’aire paillée. « En plus d’améliorer le confort des vaches, le paillage et le curage seront moins fréquents et il ne sera plus nécessaire de les bloquer au cornadis pour les réaliser, car des enclos temporaires peuvent être formés. »
Concernant les veaux de moins de trois mois, des canalisations amènent directement le lait du tank à la nurserie. L’aliment solide est également stocké au plus près des animaux. « Pour l’instant, l’eau est distribuée manuellement au seau mais nous projetons d’installer des abreuvoirs reliés au réseau », ajoute Julien. Quant aux veaux sevrés, rattachés à l’étable principale, leur ration est préparée par le robot d’alimentation. « Le circuit robotisé ne pouvant aller jusqu’aux petites génisses, nous récupérons la préparation du robot au godet. »
Le Gaec compte quatre associés et deux salariés (quatre jours par semaine), mais seulement deux UTH sont nécessaires pour assurer l’astreinte quotidienne de l’atelier lait et ses 300 bovins, parage inclus. « Une aide occasionnelle est apportée quand des réparations sont à faire ou encore pour le paillage, précise Julien. La journée de travail finit rarement au-delà de 18 heures. »
Le reste de la main-d’œuvre s’affaire sur les 220 ha de cultures et les autres activités d’élevage. L’exploitation compte en effet un atelier plein air de 20 000 pondeuses, avec ouverture des trappes et ramassage des œufs automatisés, et engraisse 460 porcs à façon, avec une chaîne d’alimentation également automatisée.
« Chaque atelier est regroupé sur un même site, les sites sont à proximité et le parcellaire est regroupé autour de l’étable principale », conclut Julien.
Alexandra Courty