Associer des vieilles charrues à la communication sur l’agriculture n’est pas original. Mais tenir l’assemblée générale d’une association qui communique activement sur l’agriculture, en l’occurrence « Agriculteurs de Bretagne », sur le site du festival de musique du même nom l’est bien plus (lire page 22). Car le Festival des Vieilles Charrues, le plus grand de France, rassemble des milliers de jeunes qui peuvent ainsi se dire que l’agriculture est dans le coup. Julien Denormandie s’est d’ailleurs déplacé à cette réunion, le 12 juillet. Le ministre de l’Agriculture vient de lancer une campagne de communication pour attirer les jeunes vers les métiers du vivant. La demande est forte tant en salariés qu’en futurs exploitants compte tenu du défi à relever dans les années à venir pour renouveler les générations.

Communiquer sur l’agriculture est donc important en termes d’image mais aussi pour rétablir certaines vérités. Le secteur a fait beaucoup d’efforts et les initiatives se multiplient. A commencer par celles des agriculteurs pratiquant l’accueil à la ferme, qui font découvrir leur métier et leur territoire à leurs hôtes. Mais aussi ceux qui, au printemps, ont participé aux habituelles opérations fermes ouvertes. Et cette année, à l’instar de ce qui existe dans certains pays, les premières Journées nationales de l’agriculture ont accueilli plus de 100 000 visiteurs. De quoi montrer la richesse et la diversité de notre secteur, souvent ignorées de nos concitoyens qui s’étonnent des efforts réalisés, si l’on en croit un récent sondage (1). Celui-ci indique que l’image des agriculteurs auprès des Français ne cesse de s’améliorer, avec 71 % d’entre eux qui en ont une très bonne opinion.

Mais au-delà des échanges sur le terrain, les réseaux sociaux permettent aujourd’hui de communiquer directement et sans intermédiaire. De nombreux agriculteurs s’en sont saisis, à l’image des adhérents de France-AgriTwittos très présents sur Twitter. Des Youtubers ont également acquis une notoriété. Un bon moyen pour expliquer son métier au quotidien, mais également rectifier les erreurs d’où qu’elles viennent ou répondre à certaines attaques. Rien de mieux en effet que le message de ceux qui vivent de l’agriculture.

Evidemment, le secteur agricole ne va pas parler d’une seule voix, ne serait-ce que parce que les visions sont différentes. Il importe néanmoins d’adopter une communication positive. Celle-ci vise à « reconnecter, unir et rassembler en premier lieu les agriculteurs au reste de la société », explique le consultant Eddy Fougier (2). « Elle ne doit pas opposer les “modèles”, les producteurs aux consommateurs, les agriculteurs entre eux… » Sans oublier de dire que l’on peut gagner sa vie en agriculture. Reste donc à communiquer positivement et pour cela faire feu de tout bois ou plutôt de toute voix !

(1) Sondage BVA pour le Crédit agricole et #agridemain.

(2) Il vient de publier pour AgrIDées « Communication agricole :
la grande mutation ? »