Les acteurs de la filière de la viande bovine se sont réunis le 18 décembre dans le cadre de la médiation sur l’indicateur de coûts de production. L’aval de la filière a refusé l’indicateur calculé par l’Institut de l’élevage, qui évalue à 4,64 €/kg de carcasse le prix moyen de production d’une vache allaitante.

« Une attitude incompréhensible, qui met en danger la pérennité de la filière tout entière », estime la Fédération nationale bovine (FNB), dans un communiqué daté du 19 décembre. Le syndicat souligne que la méthode de calcul, qui prend en compte la rémunération du travail des éleveurs, a pourtant été « qualifiée de robuste et représentative des différents systèmes d’élevage de bovins à viande français [par] le médiateur des relations commerciales du ministère de l’Agriculture. »

Opérer une transition

« Les États-généraux de l’alimentation avaient pour vocation d’inciter les différents maillons de la filière à sortir de leur posture pour engager des discussions constructives et responsables, rappelle Bruno Dufayet, le président de la FNB. L’attitude d’acteurs de l’aval au cours de cette médiation démontre malheureusement que ce travail constructif ne pourra pas avoir lieu au sein de l’interprofession, telle qu’elle existe aujourd’hui. Une transition du modèle interprofessionnel semble donc aujourd’hui indispensable pour envisager, ensuite, celle de notre modèle agricole. »

Une interprofession incapable de trouver des solutions

« Sans surprise, le consensus n’a pas eu lieu », déclare de son côté la Confédération paysanne. Le syndicat voit dans l’échec des négociations « une nouvelle preuve de l’échec des EGA » et « l’incapacité [du] gouvernement et des interprofessions à trouver de réelles solutions au problème de la rémunération paysanne ».

Le syndicat dénonce « l’absurdité de la philosophie gouvernementale : responsabiliser les acteurs… sans rien changer au rapport de forces » et estime que « dans le secteur de la viande bovine comme dans les autres, les entreprises de l’aval n’ont aucun intérêt à concéder des hausses de prix : c’est bien à l’État de jouer son rôle d’arbitre. »

Interbev dans l’impasse

« L’interprofession est dans l’impasse », titre la Coordination rurale, qui « appelle les autres membres du collège de la production à prendre leurs responsabilités vis-à-vis de l’interprofession : sans validation de la méthode d’ici au mois de janvier, toutes les fédérations de l’amont doivent être prêtes à revoir les modalités de leur participation à Interbev. »

Valérie Scarlakens