« Nous sommes ici pour assumer les responsabilités qui nous incombent […], pour mettre fin à cet environnement administratif et réglementaire malsain qui permet à certains opportunistes de détourner des fonds publics et de ternir la réputation de notre pays », a assuré Kyriakos Mitsotakis dans sa revue hebdomadaire sur les réseaux sociaux.
« Deux anciens ministres » dans le viseur
Vendredi, un dossier avait été transmis par la section grecque du Parquet européen (EPPO) au Parlement grec pour enquêter sur « d’éventuelles responsabilités pénales de deux anciens ministres du Développement agricole ». Cela concerne une fraude liée à des fonds provenant des subventions agricoles européennes, selon un communiqué de l’EPPO.
La période sur laquelle porte l’enquête se situe pendant le mandat du gouvernement conservateur actuel de Kyriakos Mitsotakis, arrivé au pouvoir en juillet 2019. Le Premier ministre a indiqué que les subventions agricoles européennes étaient « un problème « européen et non seulement grec », un problème « de longue date » et « profondément structurel ».
Kyriakos Mitsotakis a précisé que « 24 pays européens sont sous la surveillance du parquet européen pour des cas similaires de mauvaise gestion ». « Le recouvrement des subventions agricoles avait été demandé à 17 pays membres, y compris la Grèce », ce qui montre qu'« il existe des problèmes plus profonds et plus systémiques au sein même du mécanisme de la politique agricole commune ».
Une agence grecque perquisitionnée
À la fin de mai, les enquêteurs européens avaient effectué une perquisition dans les locaux à Athènes de l’agence grecque des subventions Opekepe et procédé à des saisies de documents et de matériel électronique. Ils avaient alors indiqué qu'« un nombre important » de personnes avaient obtenu des droits à paiements entre 2019 et 2022, principalement en revendiquant faussement des terrains publics.
Les fausses déclarations ont persisté jusqu’en 2024, selon les enquêteurs. Dans la foulée, le directeur de l’Opekepe, le juge à la retraite Nikolaos Salatas, avait été limogé et Kyriakos Mitsotakis avait promis la restructuration de l’Opekepe.
Selon le ministre de l’Agriculture, Costas Tsiaras, l’Opekepe distribuait plus de 3 milliards d’euros par an, dont la majeure partie était destinée à 680 000 personnes.