C’était l’une des suggestions tirées du Dialogue stratégique pour l’avenir de l’agriculture européenne. Dans un discours à la conférence DLD Nature à Munich le 13 septembre 2024, Ursula von der Leyen a détaillé ses idées pour faire avancer les pratiques dites favorables à l’environnement chez les agriculteurs de l’Union européenne. Son plan ? Mettre en place un « crédit nature » afin de « récompenser les communautés locales ou les agriculteurs, fournisseurs de services écosystémiques », précise-t-elle.

À l’instar du marché du crédit carbone, le fonctionnement se baserait sur un principe « vous voulez polluer, vous payez », affirme Ursula von der Leyen. « Il nous faut de nouveaux outils financiers, pour indemniser les agriculteurs des coûts supplémentaires des pratiques durables et leur apporter une contrepartie pour le soin qu’ils prennent des sols, des terres, de l’eau et de l’air », justifie-t-elle.

« Il nous faut des récompenses »

La présidente de la Commission part d’un constat que la profession lui a largement souligné pendant les manifestations du début de l’année. « En plus de règles, il nous faut des récompenses. Car la protection de la nature doit présenter un intérêt aussi d’un point de vue économique », assure-t-elle. « Nos agriculteurs voient leurs bénéfices augmenter lorsqu’ils exploitent davantage de terres et les cultivent de la manière la plus intensive possible, mais pas tellement lorsqu’ils laissent les terres en jachères, permettent aux plantes sauvages de fleurir et aux oiseaux de se reproduire », ajoute Ursula von der Leyen.

Les objectifs de verdissement ne sont donc pas écartés, bien au contraire. « Les récoltes des agriculteurs diminuent à cause de la dégradation des sols et d’un nombre trop faible d’insectes. Les filets de pêche restent vides parce que les engrais provenant des champs étouffent la vie aquatique », observe Ursula von der Leyen. Mais un changement de méthode est peut-être amorcé pour les prochaines orientations de la politique agricole européenne. « Nous pouvons créer un véritable marché pour la remise en état de notre planète », espère-t-elle.

Une idée que la nouvelle Commission européenne devrait développer dans ses orientations pour ses prochaines politiques agricoles dans les 100 jours.