Le consensus était proche, mais les réticences de la Slovaquie et de la Roumanie en ont décidé autrement. Alors que les ministres de l’Agriculture des 27 pays de l’Union européenne se sont réunis le 24 juin à Luxembourg pour tenter de donner une trajectoire commune au futur de l’agriculture, ils ne sont pas parvenus à se mettre d’accord. « En l’absence de consensus entre les États membres sur les conclusions, la présidence a publié des conclusions de la présidence, qui ont recueilli le soutien d’une large majorité d’États membres », précise le communiqué.

Si 25 des ministres de l’Agriculture européens présents ont apporté un vote favorable aux orientations, le ministre slovaque s’est abstenu et le représentant de la Roumanie a voté contre. Alors que s’est-il passé ? Le mécanisme de convergence externe des aides Pac à l’hectare évoqué dans le texte ne satisfait pas les deux États. Ce mécanisme vise depuis 2014 à harmoniser les subventions pour qu’elles se rapprochent de la moyenne de l’Union européenne. De l’avis de la Slovaquie et de la Roumanie, les choses n’avancent pas suffisamment rapidement.

Un « message pour la prochaine Commission »

C’est donc le texte de la présidence belge qui sera finalement retenu pour transmettre « un message pour la prochaine Commission », comme l’a précisé David Clarinval, ministre de l’Agriculture de la Belgique en amont de la réunion. Parmi ces conclusions figurent « le rôle clé du secteur pour assurer la sécurité alimentaire et l’autonomie stratégique » et la volonté de faire de l’agriculture un secteur « fort et compétitif ». Pour y parvenir, ce document met en avant « l’innovation et la coopération, la simplification, le soutien aux jeunes agriculteurs et aux nouveaux agriculteurs, ainsi que la résilience au changement climatique ».

Dans un communiqué, le syndicat agricole européen Copa-Cogeca a réagi dès le lendemain à ces recommandations. Il indique soutenir avant tout « une analyse précise des raisons des manifestations agricoles, la nécessité de repositionner l’agriculture comme pilier stratégique de l’Union européenne dans le contexte géopolitique actuel, ainsi que l’importance de la Pac et la préservation d’un budget approprié ».

Sont désormais attendues les conclusions du dialogue stratégique pour l’Agriculture, lancé en janvier 2024 par la Commission. Il doit soumettre « une compréhension commune du futur système agricole et alimentaire de l’Union européenne entre les acteurs de l’ensemble de la chaîne agroalimentaire » cet été. La prochaine politique agricole commune est en ligne de mire.