Le 25 janvier 2024, la présidente de la Commission européenne a prononcé son discours d’inauguration pour le lancement du dialogue stratégique européen sur l’avenir de l’agriculture. « Je pense que nous sentons tous qu’il existe une division et une polarisation croissantes lorsqu’il s’agit de sujets liés à l’agriculture », a-t-elle avancé en guise d’introduction. La colère agricole qui parsème le territoire européen, pèse désormais plus fort sur un projet annoncé en septembre dernier par la présidente lors de son discours sur l’état de l’Union.
Réflexions et débats au menu
Pensé pour définir les prochaines orientations de la politique agricole européenne, ce dialogue va réunir différents acteurs des filières (Copa-Cogeca, Ifoam, universités, associations environnementales…) qui échangeront leurs points de vue sous la houlette du professeur allemand Peter Strohschneider.
Ces échanges devront notamment répondre aux questions suivantes :
- Comment pouvons-nous offrir à nos agriculteurs et aux communautés rurales dans lesquelles ils vivent de meilleures perspectives, notamment un niveau de vie équitable ?
- Comment pouvons-nous soutenir l’agriculture dans les limites de notre planète et de son écosystème ?
- Comment mieux exploiter les immenses opportunités offertes par la connaissance et l’innovation technologique ?
- Comment pouvons-nous promouvoir un avenir brillant et prospère pour le système alimentaire européen dans un monde compétitif ?
Une Commission qui marche sur des œufs
Très fréquemment pointés par les manifestants pour expliquer leurs difficultés actuelles, l’Union européenne et sa commission doivent désormais rassurer les producteurs européens.
La présidente Ursula Van der Leyen s’est donc directement adressée aux agriculteurs dans son discours voulu consensuel. « Nos agriculteurs évoluent au quotidien sur un marché mondial très compétitif. Vous êtes souvent la partie la plus vulnérable de la chaîne de valeur. Et vous méritez bien sûr une rémunération équitable », concède-t-elle.
Mais entre les déclinaisons du pacte vert, les montées inflationnistes ou les accords commerciaux signés ou négociés, il faudra trouver de la cohésion parmi les diverses tendances représentées dans ce dialogue. « Nous sommes tous d’accord sur le fait que les défis sont sans aucun doute croissants — qu’il s’agisse de la concurrence étrangère, de la réglementation excessive au niveau national, du changement climatique, de la perte de biodiversité ou du déclin démographique agricole », a-t-elle assuré tout en mesurant l’ampleur du travail pour le groupe de réflexion.
« Trouver un consensus et une vision commune sur la voie à suivre n’est certainement pas une tâche facile », a précisé Ursula von der Leyen. Les conclusions sont attendues dans un rapport prévu cet été.