Hausse du prix des matériels, effondrement des ventes depuis deux ans… Le marché du machinisme agricole français est au fond du trou. Mais dans ce marasme ambiant, il existe encore des agriculteurs qui investissent : ceux qui sont en Cuma. Dans le rapport « les chiffres clé des Cuma édition 2025 » publié ce 12 mai 2025, la Fédération nationale des Cuma (FNCuma) annonce qu’il existe à ce jour 10 374 Cuma en France et que 182 000 exploitations en sont adhérentes, soit près d’un agriculteur sur deux.

Investissements en hausse

Le chiffre d’affaires des Cuma est en constante augmentation. Il a atteint 693 millions d’euros en 2023, avec une augmentation de 3,4 % en deux ans. Malgré les fluctuations économiques et l’augmentation importante des taux d’intérêt, les Cuma ont poursuivi leurs investissements avec une moyenne de 127 000 euros par an et par Cuma ayant investi. Le total des investissements du réseau a augmenté de 3 % en deux ans pour atteindre 540 millions d’euros.

La récolte en tête

Sans surprise, la récolte (moisson, ensilage, pressage) arrive en tête des activités proposées par les Cuma avec 80 % des structures qui proposent ce chantier. Juste derrière arrive le travail du sol (76 %), une performance plus inattendue. En revanche, les chantiers de transport et manutention, corollaires de la récolte se hissent logiquement sur la troisième place du podium (71 %).

Les autres activités sont l’épandage et la fertilisation (66 %), l’entretien de l’espace (62 %) et le semis (61 %). La pulvérisation est proposée par près de la moitié des Cuma (44 %). Plus d’un tiers des Cuma comptent un groupe tracteur (35 %) et 13 % une activité de tri post-récolte.

Plus de 12 000 semoirs

Les Cuma françaises possèdent actuellement 17 380 remorques, 12 590 semoirs (céréales et monograines) dont 1 390 sont conçus pour le semis direct, 14 910 épandeurs et tonnes à lisier ainsi que 6 910 tracteurs. Côté récolte, la FNCuma dénombre 8 480 faucheuses, 4 960 presses à balles rondes, 1 520 ensileuses, 2 060 moissonneuses-batteuses et 730 machines à vendanger. Pour le travail du sol, le parc actuel compte 8 190 déchaumeurs.

Une forte activité de désherbage mécanique

Bien aidées par les dispositifs de soutien à l’investissement avec des subventions pouvant atteindre 40 %, les Cuma ont fortement investi dans les outils de désherbage mécanique. Ainsi, les deux tiers d’entre elles proposent désormais ce chantier. Le réseau Cuma compte ainsi 3 205 bineuses, 1 470 herses étrille mais aussi 115 écimeuses et 50 désherbeurs thermiques.

Quelques matériels atypiques

Les Cuma se distinguent aussi avec des matériels très spécifiques comme 200 mélangeuses automotrices, 2 300 fendeuses de bûches et 100 retourneurs d’andains pour le compost. Elles sont également très actives dans la production de semences fermières avec 240 stations de triage et 165 stations de semences. Enfin, près de 1 400 Cuma sont équipées d’un hangar.