Après plusieurs semaines marquées par des tensions géopolitiques, les marchés des engrais azotés amorcent une accalmie. La suspension temporaire du conflit en Iran rassure les opérateurs, en particulier sur le segment de l’urée, entraînant un reflux notable des prix. Cette détente s’explique par un désengagement rapide des acheteurs face aux niveaux de prix récents.

Toutefois, cette correction reste précaire. L’offre mondiale demeure limitée, notamment du côté de l’Égypte, qui privilégie ses ventes locales au détriment des exportations. Parallèlement, la demande mondiale reste solide, en témoignent les récents appels d’offres indiens portant sur 2 millions de tonnes.

Le prix de la solution azotée connaît également une légère baisse, encouragée par la détente des prix du gaz. Néanmoins, la poursuite de cette tendance dépendra de la capacité des États-Unis à accroître leurs exportations pour pallier le retrait des offres russes. Les agriculteurs hésitent à s’engager davantage à ces niveaux de prix, jugés peu incitatifs au regard des cours actuels des céréales. La récente appréciation de l’euro face au dollar, désormais proche de 1,18, contribue aussi à alléger la pression sur les prix.

L’ammonitrate suit la même trajectoire que l’urée, affichant un recul modéré des prix. En revanche, les tarifs des engrais phosphatés et potassiques poursuivent leur progression, portés par une demande ferme. Les prix du DAP franchissent désormais le seuil des 700 €/t départ port, confirmant une dynamique haussière plus durable sur ces segments.