Les prix des céréales connaissent un sursaut sur Euronext lors de la clôture des marchés mardi 20 mai au soir, « avec une hausse de près de 7 €/t pour le blé sur l'échéance de septembre ». « Le marché du blé a enregistré une nouvelle vague d’achats mardi, avec des gains à deux chiffres sur les trois places boursières », constate Sitagri dans sa note quotidienne.
Ainsi, la tonne de blé a clôturé en hausse, ce mardi 20 mai sur Euronext, à 209,00 euros sur l’échéance de septembre 2025 (+6,75 euros par rapport à la clôture précédente) et à 219,25 euros sur celle de décembre (+6,25 euros). Un rebond qui reste à relativiser selon Argus Media, le blé ayant perdu 40 €/t depuis le mois de février.
Les contrats à terme sur le maïs ont bénéficié de ce regain de vigueur du marché du blé. La tonne de maïs a également terminé la séance en hausse, à 199,50 euros (+1,75 euro) sur l’échéance de juin 2025 et à 199,75 euros (+2,50 euros) sur celle d’août.
Incertitudes météorologiques croissantes
Ce sursaut intervient dans un contexte marqué par « des incertitudes météorologiques croissantes ». « Après un début de printemps sans encombre, certaines régions déclarent désormais l’état d’urgence, signale Argus Media. C’est notamment le cas en Chine, où les températures atteignent des niveaux extrêmes, ou encore en Russie, où le gel aurait compromis une partie du potentiel de production dans la région de Rostov. Alors que l’ampleur des pertes reste incertaine, ces événements rappellent aux opérateurs financiers, fortement positionnés à la vente, que la météo peut rapidement rebattre les cartes. »
En Europe, le déficit hydrique dans les régions du Nord préoccupe. « Le potentiel de rendement semble déjà entamé dans certaines zones, notamment en France, où l’avance des cultures est à souligner. Les rares précipitations attendues dans les prochains jours seront observées avec la plus grande attention », complète le cabinet.
Manque de compétitivité
Le manque d’attractivité pour les origines françaises reste présent, « d’autant plus que le blé hexagonal perd en compétitivité en raison de la hausse de la parité de l'euro par rapport au dollar, désormais au-dessus de 1,13 », relève Argus Media.
Ce mercredi 21 mai, à 11 heures sur Euronext, la tonne de blé s’établissait à 208,00 € (–1,00 €) sur l’échéance de septembre 2025 et à 218,25 € (–1,00 €) sur celle de septembre. Le maïs, quant à lui, se présentait à 198,00 €/t (–1,50 €) sur l’échéance de juin 2025 et à 199,00 €/t (–0,75 €) sur août.
Chicago en hausse
« L’impulsion haussière a également été soutenue par Chicago, où la dégradation des conditions de culture de blé est perçue d’un mauvais œil. Seuls 52 % des blés d’hiver sont désormais jugés en bon à excellent état, contre 54 % la semaine précédente, une déception notable pour les opérateurs », indique Argus Media.
En maïs, les travaux des champs progressent bien, avec 78 % des surfaces déjà semées aux États-Unis, « ce qui correspond à la moyenne des estimations commerciales », précise Sitagri. « Les sept prochains jours seront marqués par de faibles précipitations dans certaines régions, dans le Nord-Est et l’Iowa, et plus importantes dans l’Est. Cela pourrait retarder certains semis là où ils sont déjà en retard, l’Ohio n’étant achevé qu’à 34 % ».
Le gouvernement argentin a annoncé hier qu’il prolongeait jusqu’au 31 mars 2026 la réduction des taxes à l’exportation sur le blé et l’orge, qui devait expirer à la fin de juin. Celle sur le maïs ne sera pas prolongée.