L’euphorie haussière qui a animé le marché ces dernières semaines s’est dissipée. Les animaux lourds, qui bénéficiaient d’un débouché important sur les marchés dits « arabes », voient désormais leurs exportations freinées par la baisse de la demande liée à la fin du Ramadan, mais aussi par le durcissement de la position algérienne, qui impose un plafond tarifaire. Les engraisseurs espagnols ayant préparé des animaux à prix élevés pour ces marchés se retrouvent avec des stocks à écouler à la baisse. La répercussion a aussi été rapide sur le marché français. Les éleveurs qui avaient misé sur le poids et les prix se retrouvent piégés par la tendance inverse et se dépêchent de vendre leurs animaux. Cela crée un afflux d’offre, au profit des acheteurs.
Les prix des broutards et des taurillons de plus de 400 kg se tassent. À Moulins-Engilbert, les charolais U de 400 à 450 kg se négocient entre 4,80 et 5,20 €/kg vif, et ceux de 450 à 500 kg entre 4,50 et 4,80 €/kg. Dans les catégories plus légères, le commerce reste dynamique, bien que les tarifs tendent à se stabiliser. Le recul de la demande à l’exportation est compensé par une forte demande intérieure, avec des opérateurs cherchant à combler les retards de mise en place accumulés ces dernières semaines.
À Cholet et Châteaubriant, les charolais et limousins de 300 à 350 kg se négocient entre 1 350 et 1 600 € la pièce. Dans les blonds d’Aquitaine, la demande reste soutenue, et les prix se maintiennent à des niveaux élevés, avec des animaux de 300 à 350 kg commercialisés autour de 5,70 €/kg.
Du côté des femelles, les tarifs restent stables, autour de 4,70 €/kg pour les bonnes charolaises ou limousines U vaccinées de 300 à 350 kg. Les sujets convenables, à élever ou à repousser, se vendent très facilement.